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ncyclopédie mondiale des bateaux sous-marins Chapitre 1 - Les précurseurs Aussi loin que peuvent remonter nos recherches en la matière, l’idée de se déplacer sous l’eau dans une embarcation étanche nous est rapportée par deux ouvrages. Le premier est l’œuvre de Guido da Vigevano (1280-1349), un médecin italien, inventeur à ses heures. Son livre « Texaurus regis Francie » décrit un certain nombre d’éléments technologiques et ingénieux dispositifs, avec des croquis de chars blindés, des voitures propulsées par le vent et d’autres machines de siège, mais aussi un curieux dessin de bateau plongeur entièrement fermé, lesté de barriques latérales et manœuvré par 4 roues à aubes. Bateau sous-marin de Guido da VigevanO Le second est un ouvrage du XV siècle, sur l’art militaire par Roberto VALTURIUS, le « De Re Militari » qui a probablement été écrit entre 1455 et 1460 par Végèce et a été largement distribué et copié à la main pendant de nombreuses années, avant d’être premier ouvrage imprimé à Vérone en 1472. Il traite de l’art de la guerre en général et d’un point de vue historique. Sur les douze livres dans lesquels il est divisé, l’un, consacré à la défensive et offensive des armes, est le plus fortement illustré. La signification de « sur les questions militaires », c’est qu’il est le premier livre imprimé avec des illustrations de nature technique. Un merveilleux tableau de fantastiques machines de guerre militaires et navales. On y découvre le dessin d’une embarcation destinée à naviguer sous l’eau et devant être utilisée pour des opérations militaires de franchissement de fleuves ou rivières hors de la vue de l’ennemi. Sa structure fusiforme consistait en l’habillage d’un squelette de bois et de fer par une toile de lin cirée imperméable. Le dessin montrait même la possibilité de démonter l’engin en trois parties pour en faciliter le transport sur charrette. L’intérêt de la machine résidait par l’utilisation de roues à aubes actionnées par bras. On ignore cependant les moyens utilisés pour effectuer la submersion de l’embarcation, assurer son accès, son étanchéité et la taille réelle de celle-ci. Ramelli, dans son traité des « Artificioses Machines » de 1558 décrira des bateaux similaires. L’histoire reste muette sur une quelconque utilisation de cette étrange machine dont l’usage, la propulsion et la direction semblent bien sommaires, voire peu efficaces. Page 22 Chapitre 1 - LES PRÉCURSEURS
ncyclopédie mondiale des bateaux sous-marins Chapitre 1 - LES PRÉCURSEURS Embarcation sous-marines R. VALTURIO Peintre, architecte et homme de sciences italien, le célèbre Léonard de Vinci (1452-1519) se devait bien sûr d’apporter tout son savoir sur les moyens possibles de faire voyager l’homme sous les eaux, à l’image des poissons dont il avait analysé avec patience le comportement dans ses recherches. Esquisses d’une embarcation sous-marine à double coque par Léonard DE VINCI en 1505 C’est néanmoins dans le domaine des habits de plongée qu’il s’ingénie dans la réalisation de ses croquis que l’on retrouve dans le célèbre « Codex Atlanticus ». Comme c’est souvent le cas, Léonard était tellement habile en dessin et en précision des détails, qu’il préfigurait les solutions modernes. Par exemple, son scaphandre devait être fait de cuir parfaitement étanche avec une poche pectorale gonflable pour en augmenter le volume et faciliter la remontée (voir deuxième partie). L’idée du bateau sous-marin lui exerce une fascination toute spéciale du fait qu’elle est projetée dans un futur assez lointain. La possibilité que Léonard ait pensé à la réalisation d’un bâtiment capable de descendre sous l’eau et de remonter à la surface, se base essentiellement sur l’interprétation de certains de ses propos et sur une esquisse où l’on découvre des embarcations à double coque. Il s’était d’ailleurs inspiré de l’essai d’un certain notable italien Césariano qui avait réalisé et expérimenté une machine plongeante dans le fossé du château de Milan. Le sous-marin de Léonard devait probablement s’immerger au moyen d’un système de poids et de lest largable associé à des réservoirs d’air avalant de l’eau que l’on expulsait ensuite par des soufflets. La propulsion en surface devait être à voile, tandis que sous l’eau, elle devait être à rames ou à palme. Son embarcation à double coque à souvent été mise en relation avec les recherches sur l’immersion ; mais il semble plus probable qu’il s’agisse d’un système de défense en cas de guerre navale où elle serait particulièrement indiquée comme protection envers un autre appareil destiné à la perforation des coques de navires manœuvré par des plongeurs et qu’il avait également étudié. Comme beaucoup de ses inventions, le bateau plongeant à double coque ne fut jamais construit par son créateur. Page 23
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