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Page 150 ncyclopédie mondiale des bateaux sous-marins En 1883 Drzewiecki propose donc à l’Etat-major d’étudier la modernisation du système propulsif de ses sous-marins et de leur adapter un moteur électrique. Concrètement, le constructeur proposa l’électrification de la propulsion de deux modèles précédents, l’un restant équipé d’une ligne d’arbre à hélice, l’autre utilisant un hydro réacteur, sorte de pompe aspirant de l’eau à l’avant et la refoulant par l’intermédiaire de deux tuyères à l’arrière. Ce dispositif permettait d’après son auteur d’assurer la propulsion et le contrôle de la direction, et de surcroît il jouait le rôle de pompe d’épuisement et de vidange des ballasts. La firme française Bréguet devait livrer les moteurs électriques nécessaires. Le projet est approuvé en 1884, puis réalisé en 1885. Les deux sous-marins sont essayés, atteignent respectivement 4 nœuds avec l’hélice et 3 nœuds avec l’hydroréacteur .Mais ils seront finalement refusés par la Marine, considérés comme coûteux et dangereux. Ces minis sous-marins sont insuffisamment fiables et les marines se tournent vers des engins beaucoup plus gros et mieux armés Drzewiecki se tourne plutôt vers le vol que vers la navigation. Il continue cependant à proposer à l’Etat-major de la marine de nouvelles idées et de nouveaux modèles de sous-marins. En 1887 il propose un modèle à vapeur et électricité, de 20 mètres de long et de 60 tonnes de déplacement, emportant 12 hommes et deux appareils de lancement de torpille En 1888 il suggère un moteur unique pour surface et plongée. Mais, probablement déçu par le manque de réaction des autorités navales, il part de Russie et s’installe à Paris vers 1889 où il fera la connaissance de Gustave Eiffel. Quatrième sous-marin de DRZEWIECKI Dans le domaine de la construction navale, il continue à Paris les réflexions amorcées à Saint-Pétersbourg. Dès 1892 il esquisse un « torpilleur plongeant » d’un déplacement de 550 tonnes, propulsé par trois turbines de 2000 CV, qui aurait pu résister à des impacts d’obus de 150 mm grâce à un « aquablindage » procuré par une immersion allant jusqu’à 4 mètres. La vitesse pouvait atteindre 25 nœuds en semi surface et 15 en immersion. Puis il étudie à nouveau pour la marine russe le moteur unique pour propulser un sous-marin en surface comme en plongée (1892 puis 1903) et propose d’armer avec des torpilles les sous-marins de défense de port construits selon ses plans (1893). Aquablindé, torpilleur semi submersible Chapitre 10 - STEPHAN DRZEWIECKI
ncyclopédie mondiale des bateaux sous-marins Chapitre 10 - STEPHAN DRZEWIECKI ESSAIS DES SOUS-MARINS DRZEWIECKI 3 ET 4 DRZEWIECKI 3 En 1896, devant l’affluence de projets de bâtiments sous-marins, le Ministre de la marine organise en France un concours doté de prix importants. Les spécifications sont posées par l’état-major, et les ingénieurs doivent convaincre de la valeur de leurs projets. Les lauréats verront leur projet réalisé pour la Marine nationale. Comme on le sait ce concours verra la victoire du submersible de Laubeuf -véritable sous-marin installé dans la coque d’un torpilleur - et l’émergence pour un demi-siècle de la formule de la double coque et de la double propulsion. Mais le deuxième prix de 5000 Franc-or est attribué à Drzewiecki pour sa proposition d’une unité de 120 t pour 12 hommes, qui reprend les traits principaux de son projet de 1887 correspondant à un sous-marin dit autonome, c’est-à-dire équipé d’un moteur pour recharger sa batterie par opposition au sous-marin pur ou électrique préconisé par Romazzotti. On ne peut d’ailleurs exclure que Laubeuf ait eu connaissance des travaux de Drzewiecki sur les torpilleurs semi-submersibles, car on sait que Laubeuf avait construit des séries de torpilleurs avant 1896 et qu’il était spécialiste de ce type d’unité. Le concours Lockroy eut une conséquence importante pour Drzewiecki : l’appareil de lancement de torpilles qu’il proposait fut retenu pour le « Narval » que Laubeuf allait construire, puis pour plusieurs séries de sous-marins français. Cela assura à Drzewiecki une certaine renommée et simultanément l’amélioration de sa situation financière. Drzewiecki mourut à Paris en 1938. Il reste de par ses multiples travaux, un des promoteurs du sousmarin moderne. Page 151
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