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ncyclopédie mondiale des bateaux sous-marins Le sous-marin du français DE SON avec sa roue à aubes Ceci dit, la description accompagnant le plan n’est pas sans intérêt puisqu’elle précise sans modestie que « l’inventeur de ce bateau peut entreprendre de détruire 100 vaisseaux en un jour (rien que ça !) ; aller de Rotterdam à Londres et revenir en un jour et aller en six semaines aux Indes orientales, courir aussi vite qu’un oiseau peut voler. Ni le feu, ni la tempête, ni les boulets ne pourront l’empêcher d’aller où il lui plaît sauf la volonté de Dieu. En vain les vaisseaux se croient en sûreté dans leurs ports car il pourra les rejoindre n’importe où. Il est impossible de le prendre, pas même par trahison, mais il ne saurait être gouverné que par l’inventeur », entendez par là que notre homme en serait l’unique capitaine. Le secret, disait-il, résidait dans un mode révolutionnaire de propulsion, un certain ressort actionnant les deux roues à aubes et donnant à l’engin « une vitesse terrifiante » lui permettant de rompre tous les obstacles en se servant de ses poutres comme éperons. Une fois remonté ce ressort devait pouvoir assurer huit heures d’autonomie. Invité à venir juger son œuvre, l’amiral Opdam resta sceptique malgré les assurances de De Son, qui affirma pouvoir détruire 30 vaisseaux de guerre anglais, voire davantage. En fait l‘amiral ne vit que le bâtiment en cours de construction. Le lundi 6 juillet 1654, le vaisseau devait être descendu dans la Meuse et on lança plusieurs invitations pour cette solennité. Mais la veille, Monsieur De Son informa les intéressés que son vaisseau ne pourrait être prêt au jour fixé, n’ayant pas réussi à obtenir une certaine espèce de fer pour la conception du ressort. Probablement il n’a jamais pu le trouver, du moins on n’a plus jamais eu de ses nouvelles. On imagine fort bien que face aux réalités technologiques de l’époque, de telles prouesses ne pouvaient se concrétiser que dans un esprit quelque peu dérangé. Page 32 Chapitre 1 - LES PRÉCURSEURS ***
ncyclopédie mondiale des bateaux sous-marins Plus modestes, mais aussi plus sérieuses, les études du Père Giovanni Alfonso BORELLI, se font écho des travaux de Drebbel. Né en 1608 à Naples ce mathématicien, médecin et physiologiste italien enseignait les mathématiques à Messine à partir de 1635. Par la suite, il devait s’intéresser à l’anatomie et la physiologie tout en continuant à enseigner les mathématiques. En 1656, il obtient la chaire de mathématiques à l’université de Pise et fonde « l’accademia degli investigandi » qui traite de médecine, de physiologie, de mathématiques et de physique. En 1674, il quitte Messine pour Rome où il se lance dans un grand ouvrage médical, « De muto animalium » , qui sera publié après sa mort (1680-1681, traduit en français par Alexis Giraud-Teulon en 1857) où il tente d’expliquer les mouvements du corps des animaux grâce à des principes de mécanique. Une des planches de son ouvrage est consacrée aux poissons et aux moyens pour l’homme de pénétrer sous l’eau. Il n’existe pas de preuve que l’italien GIO- VANNI Borelli n’ait jamais construit un sous-marin, mais on y découvre un dessin de bateau devant naviguer sous l’eau dont la propulsion était assurée par des rames palmipèdes. La plongée était obtenue par la variation du volume de sacs en peau de chèvre, contenant de l’eau et communiquant avec la mer. Un levier de compression actionné à bras agissait sur ces sacs de sorte que ce ballast assez simpliste agissait sur le poids de l’embarcation. A part ce système de ballast quelque peu différent, l’on ne peut s‘empêcher de comparer ce sous-marin avec celui de Drebbel dont on confond souvent les dessins. Borelli dit avec raison que le volume immergé varie, ce qui à première vue semble paradoxal. Son observation est juste car les ouvertures faisant communiquer les outres avec l’eau extérieure sont constamment ouvertes et par conséquent l’eau qui pénètre à l’intérieur n’agit pas par son poids mais bien par réduction du volume déplacé. La différence avec W .Bourne c’est que celui-ci place ses outres en accordéon contre les flancs extérieurs tandis que Borelli les place sur le fond. Il est bon de préciser à ce niveau de notre étude, le moyen de ramer sous la surface. En fait si l’on exclut le principe des rames à charnières, dites « pattes de canard », qui s’ouvrent dans la poussée et se replient lors de la ressource (comprenez le retour), il suffisait d’agir sur le plat de la rame pour la poussée et de la faire pivoter d’un quart de tour, la faisant revenir sur sa tranche dans le sens contraire de la marche. L’on comprend les difficultés musculaires et la nécessité de disposer de bons presseétoupe au niveau des articulations. La souplesse des manchons en cuir permettait une légère rotation mais rien ne valait l’efficacité de la future hélice. Chapitre 1 - LES PRÉCURSEURS Page 33
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