Patrimoine architectural : méthodes d'inventaire ... - Council of Europe

Pour les reprendre dans l'ordre, le problème de la Fiche minimum apparaît comme
fondamental dans le cadre de ce Colloque. En l'occurrence, il a été proposé que les
centres de documentation disposent d'un minimum d'informations sur chaque édifice
qui y est répertorié - et ce, indépendamment de l'importance de la documentation
globale et des objectifs du centre en question -, afin de faciliter l'utilisation générale des
données détenues par chaque Etat membre du Conseil de l'Europe. Nous vous avons
soumis à l'avance une liste de rubriques concernant chaque édifice recensé: nom de
l'édifice, localisation, fonction, date de construction, personnes et institutions associées,
matériaux de construction, état de conservation et protection. A cette liste, il convient
d'ajouter la date à laquelle ces informations ont été réunies. Certains les jugeront
limitées. Mais c'était précisément notre intention: les fiches minimum de données ne
peuvent pas être exhaustives, dans la mesure où elles représentent, au sens
mathématique du terme, le plus petit commun dénominateur des édifices en question.
Chaque pays et chaque institution aura des besoins supplémentaires par rapport à ce
schéma général, mais la fiche minimum est la base indispensable de toute information
dépassant le niveau purement national ou régional. On ne doit pas rechercher la vérité
absolue ou la réponse aux problèmes les plus complexes dans ces données minimum;
mais celles-ci fourniront aisément la réponse à des questions telles que "Combien de
fermes du XVIII e siècle (recensées) existe-t-il dans telle ou telle région, et combien
d'entrés elles sont protégées?", "A quelles gares (recensées) Robert Stephenson peut-il
être associé, et quelles sont leurs fonctions et dates de construction?", ou encore,
"Quelles traces reste-t-il des maisons conçues par Robert de Cotte?". Les questions plus
complexes se rapporteront spécifiquement à un pays donné, à une certaine période
historique, à un architecte ou un type d'édifice précis, si bien qu'il nous semble
extrêmement difficile - et même inutile - de tenter de dresser des listes plus détaillées
pouvant s'appliquer à tous les cas possibles. Au-delà du minimum exigible, on ne peut
aisément faire coïncider les besoins d'information de personnes associées aux
cathédrales et d'autres responsables du sort des usines textiles, par exemple. Il est de
loin préférable de restreindre le champ d'investigation à partir d'une question générale,
pour un sujet donné, et en fonction de l'existence d'archives et de leur accessibilité, on
peut alors soumettre des questions de détail au centre de documentation.
Des systèmes conçus pour des applications générales, il ne faut pas attendre de
réponses à tous nos besoins d'information - très divers, que ce soit au niveau de la
recherche ou de l'information destinée au grand public. A partir d'un certain stade, le
chercheur doit avoir recours aux méthodes d'enquête traditionnelles - visite de l'édifice,
consultation de documents photographiques ou écrits, isolement (éventuellement avec
une serviette chaude et une bouteille de cognac !) pour mieux réfléchir aux éléments
disponibles, avant de retourner sur le terrain pour poser de nouvelles questions, plus
précises, et recueillir de nouvelles données. Nous nous permettrons de souligner
également qu'à l'heure actuelle, alors que tout un chacun assène des vérités absolues,
et qu'on croit, de manière presque irrationnelle, pouvoir aller jusqu'au bout des choses,
en réalité nul n'a réponse à toutes les questions.
Nous envisageons cette notion de "fiche minimum de données" dans le contexte
du recensement des patrimoines rural, urbain et industriel, qui, tous, suscitent de vives
inquiétudes, car ils sont grandement et quotidiennement menacés par la promotion
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