Patrimoine architectural : méthodes d'inventaire ... - Council of Europe

Conclusion du Colloque
Christian Dupavillon
Responsables du patrimoine de 26 pays d'Europe, nous sommes aujourd'hui
confrontés à un redoutable défi: dans un monde en totale mutation, et ce terme est
singulièrement plus tragique pour certains d'entre nous, toutes les traces d'un passé qui
disparaît sous nos yeux se chargent d'une valeur patrimoniale.
Chaque jour, nous sommes interpellés pour un ensemble rural à l'abandon, une
usine dont l'activité s'arrête, le centre médiéval d'une petite ville, qu'un maire
modernise au détriment d'une trame urbaine et architecturale historique ... Et, pendant
qu'ici et là des questions urgentes exigent des réponses immédiates, que faites-vous
depuis mercredi à Nantes, depuis ce matin à Clisson? Vous discutez de "méthodologie
d'analyse", de "fiche minimum", de "transmission d'information", d'un "deuxième quart
de la seconde moitié du XIX e siècle"...
Ce paradoxe n'est qu'apparent ! Je suis trop souvent obligé de jouer au pompier
pour ne pas être convaincu que c'est vous qui avez raison.
CONNAITRE le patrimoine, de manière rigoureuse, systématique, c'est une
nécessité, plus, une obligation.
Toute action ambitieuse n'est possible pour sauvegarder, conserver et mettre en
valeur notre patrimoine qui si elle est basée sur une connaissance scientifique aussi
étendue que possible.
Fonctionnaires de cette grande Europe, nous avons en commun un immense
héritage, issu de plusieurs millénaires de civilisation, dont nous sommes ensemble
redevables vis à vis de nos enfants, de nos petits enfants. Cet héritage commun, né de
grands courants de civilisation qui ont traversé notre continent se sont diversifiés dans
chacun de nos terroirs, nous en avons tous ensemble la responsabilité. Il tire
précisément sa richesse de cette diversité et les difficultés que l'un ou l'autre d'entre
nous rencontre met en danger cette richesse commune et nous appauvrit tous.
La sauvegarde de ce patrimoine est notre devoir commun. Et, comme la
connaissance est le fondement indispensable de toute conservation, il faut commencer
par nous doter des moyens d'échange de cette connaissance, même s'il peut paraître
dérisoire de parler ce matin de "fiche minimum".
Qu'attendons-nous de ces échanges? D'abord, une meilleure compréhension de
notre propre patrimoine, relativisé à l'échelle de notre culture.
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