Patrimoine architectural : méthodes d'inventaire ... - Council of Europe

Commission a ainsi inspecté quelque 5 000 sites dans ces zones industrielles; à un
rythme de 20 à 40 édifices ou structures par jour.
Cette méthode différait de toutes celles que la Commission avait utilisées par le
passé. Autrefois, en effet, la méthode était sélective - on choisissait, pour le
recensement, des bâtiments précis, qu'il s'agît d'édifices historiques dans certains
secteurs, ou de bâtiments se rapportant à un thème déterminé. En d'autres termes, la
Commission ne répertoriait que les édifices correspondant étroitement aux thèmes
étudiés, ou paraissant être les plus importants du secteur sélectionné, sur le plan
architectural ou historique. La démarche de la Commission consistait alors à dire: "Nous
souhaitons en savoir plus sur telle période du passé et ses édifices, et nous pensons que
les bâtiments choisis peuvent nous fournir certaines réponses". Toutefois, dans ses
études sur les secteurs industriels, la Commission a agi différemment: pour chaque
ancien bâtiment de ces secteurs, elle s'est dit: "Nous sommes en présence d'un édifice
ancien. Quelle est sa nature exacte?". Dès lors, elle en a analysé et répertorié chaque
détail, et s'est donc posé des questions sur tous ses aspects.
Dans les secteurs industriels, certaines structures ont pu être facilement reconnues
et recensées sous une forme brève et normalisée. Mais, même si les membres de la
Commission avaient, dans l'ensemble, de bonnes notions générales sur l'histoire
industrielle des XVI1P et XIX e siècles, et sur les édifices caractéristiques de cette
histoire, ils se sont aperçus, dans la pratique, qu'il y avait beaucoup de choses qu'ils ne
comprenaient pas. A commencer par le paysage môme et la disposition des bâtiments
dans cet espace. Or, les édifices ne s'expliquent que par rapport aux autres édifices -
que ce soit sur le plan spatial ou temporel. De plus, dans le cas de certains bâtiments,
on ne parvenait pas à les comprendre du premier coup, faute d'une juste appréciation
de leur fonction, de leur évolution ou de leur rareté. La compréhension de ces édifices
exigeait avant tout une plus grande connaissance de l'histoire de chaque secteur étudié.
C'est seulement après avoir acquis celte connaissance que la Commission a pu
atteindre son objectif: faire une brève description de chacun des édifices, et déterminer
ceux qui méritaient une étude plus détaillée. Dans cette démarche, l'information
recueillie à propos des édifices n'était pas nouvelle en soi, puisqu'elle provenait de
livres et autres publications, ainsi que de sources annexes - même si c'était peut-être la
toute première fois que nous analysions un très grand nombre de "bâtiments ordinaires"
à la lumière de cette connaissance (le plus souvent, en effet, celle-ci sert h
l'interprétation d'édifices jugés plus nobles sur le plan architectural). Toutefois, le fait
d'étudier chaque bâtiment sous cet angle historique nous a permis de déceler tout ce qui
faisait leur intérêt.
La connaissance de l'histoire est évidemment très utile pour définir les données
minimales ft recenser pour chaque édifice. Mais en l'occurrence, dans le cadre de ses
enquêtes sur les secteurs industriels, la Commission s'est aventurée dans d'autres
directions, où les données standardisées sont devenues inadéquates. Par exemple, grâce
h des questions sur les origines de chaque édifice, les enquêtes ont apporté des lumières
sur la relation entre l'environnement bâti et les forces historiques l'ayant engendré. Il
n'est pas toujours facile de définir les caractéristiques d'un secteur - en raison, dans de
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