Patrimoine architectural : méthodes d'inventaire ... - Council of Europe
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Evaluation des objets recensés<br />
Pour planifier et gérer la conservation d'un aussi grand nombre d'objets, il faut<br />
concevoir des instruments d'évaluation et de classification. Ce processus a été,<br />
malheureusement, quelque peu retardé - l'une des raisons de ce retard étant<br />
probablement l'importance accordée au facteur d'objectivité dans le recensement. Mais<br />
aujourd'hui, nous avons élaboré une méthode d'appréciation des objets, en créant une<br />
"matrice" d'évaluation, et une version informatique du registre des objets. L'utilisation<br />
de cette matrice se double d'une nouvelle étude sur le terrain - ce qui permet aux<br />
personnes chargées de l'évaluation de replacer les objets dans leur cadre naturel, et de<br />
les évaluer également par rapport à leur environnement.<br />
Cette méthode a été testée dans le cadre d'un projet de données concernant plus<br />
particulièrement la préservation dans la commune de Nome, dans le Télémark. Dans ce<br />
cas précis, les objets ont été classés en trois grandes catégories, de A à C (après avoir<br />
été évalués). Mais il est évident qu'on peut imaginer davantage de catégories. En<br />
l'occurrence, les catégories A et B correspondaient en gros aux objets ayant une valeur<br />
susceptible d'être protégée par la législation sur le patrimoine culturel ou les lois<br />
régissant l'urbanisme et le bâtiment.<br />
Nous sommes actuellement à la seconde génération des projets d'évaluation; ceuxci<br />
sont mis en œuvre dans différentes parties du pays. Mais la théorie se heurte aux<br />
dures réalités locales ! Si l'essai est concluant - comme il semble l'Ctrc -, la méthode<br />
en question sera recommandée aux autorités responsables de la planification et de la<br />
conservation à tous les niveaux. Selon toute probabilité, elle se révélera très utile dans<br />
le cadre des plans de conservation régionaux et nationaux appliqués en Norvège.<br />
Tel est le défi d'aujourd'hui. Ce qui nous préoccupe, c'est le caractère statique du<br />
programme de recensement. L'objectif a simplement été de recenser, mais<br />
malheureusement pas d'actualiser les données.<br />
Que faire des quelque mille objets recensés il y a quinze ans? Existent-ils toujours?<br />
Ont-ils fondamentalement changé? Et comment gérer également plus de 500 000 objets<br />
encore à recenser? Comment assurer l'actualisation des données déjà stockées? Ces<br />
questions revotent une importance capitale pour l'inventaire, si celui-ci doit avoir les<br />
effets pratiques escomptés. A défaut, l'inventaire ne présentera qu'un intérêt<br />
documentaire ou historique.<br />
Un des problèmes qui se posent est celui de la réticence des pr<strong>of</strong>essionnels de la<br />
conservation à apprendre les nouvelles techniques. Psychologiquement, il est très<br />
difficile de passer du stylo ft l'ordinateur. Les pr<strong>of</strong>essionnels sont capables de manipuler<br />
manuellement les registres, mais on peut difficilement compter sur eux pour se mettre<br />
h l'heure des nouvelles techniques. Qui plus est, le passage à l'informatique s'est fait<br />
essentiellement au niveau des municipalités, et non pas au niveau des bureaux régionaux<br />
du patrimoine culturel ce qui pose un problème psychologique supplémentaire, en<br />
termes de hiérarchie.<br />
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