Patrimoine architectural : méthodes d'inventaire ... - Council of Europe

Les paysages de l'industrie minière se distinguent malgré l'élément commun:
l'empiétement du milieu; celui qui connaît le Borinage et la région de la Ruhr a
remarqué des différences substantielles malgré de nombreux traits communs. Les
différences sont non seulement spécifiques en ce qui concerne le gisement, mais aussi
les facteurs "humains".
Chaque district a des phénomènes d'origine ethnique. La forme des chevalements
en fournit la preuve: les mines de la région de la Ruhr par exemple ont d'autres formes
de toits que les chevalements belges; la forme des disques de câble est caractéristique
des chevalements anglais. Les constructions des chevalements français et belges avaient
une expérience de la construction en béton armé que n'avaient pas les constructeurs
allemands. C'est pourquoi il n'y a guère de chevalements de béton armé en Allemagne;
s'ils existent parfois c'est près d'une région minière française (telle la Sarre). Même
dans un pays, il y a des différences: l'industrie de la potasse montre un "style de
brique", peut-être parce qu'elle se développait au pays plat où on utilisait des briques
et parce qu'on ne connaissait pas de pierres à bâtir. Au Harz et au Erzgebirge en Saxe,
le bois était le matériel de construction le plus connu: c'est pour cela qu'on trouve des
constructions en pans de bois avec un coffrage en bois. La construction en charpente
métallique est un style international, mais les détails sont significatifs pour l'architecture
et forment jusqu'à nos jours les "traits spécifiques" d'un pays.
Cependant le principal problème est le suivant: Quel monument faut-il conserver?
Généralement on dit que chaque gisement doit filrc représenté dans tout son
développement par des monuments caractéristiques; c'est-à-dire que chaque époque
importante de l'exploitation doit persister sous une forme ou une autre. Pour l'industrie
de la houille de la Ruhr cela signifie qu'on a besoin de monuments de la protohistoire,
de l'industrie minière gouvernementale (conservés à travers les monuments de
l'industrie minière de Willen, Multcninl), de témoignages du temps de la transition de
l'exploitation au fond entre 1820 et 1830 ( à travers la mine Ver. Nachtigall Ticfbau),
du temps de la vaste exploitation capitaliste dans les années 1850 (les tours Malakoff),
du temps de l'existence des mines de larges dimensions (p.e. la mine Zollcrn 2/4
de 1900), du temps du constructivisme, 1920 (chevalement conservé au Musée de la
Mine allemand): ce programme est un programme "minimal", qui peut cl doit être élargi
- selon les moyens financiers existants -, car avec le temps, il faut compléter ces
monuments. Si l'industrie minière de la houille de la Ruhr s'achève en 2050, toutes les
étapes du développement de cette branche économique significatives pour ce district
doivent Cire vérifiablcs à travers les monuments; c'est pour cela qu'il nous revient de
faire un choix des objets.
Cela est-il possible? D'autre part il nous faut ûtrc conscients qu'il n'est pas possible
de conserver une multitude d'objets, surtout quand les moyens financiers manquent. Le
problème d'un choix justifié se pose clairement. Si l'on veut élargir le principe du choix
des monuments à tous les districts, on arrive à un grand nombre d'installations et
d'objets. Je crois toutefois qu'il faut parfois poursuivre des projets excessifs pour
obtenir finalement des résultats suffisants. Mais il faut faire le choix sur le plan
pratique: quant il existe plusieurs monuments presque équivalents, il faut considérer que
celui qu'il est nécessaire de conserver, est celui qui est le moins nécessaire sur le plan
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