Patrimoine architectural : méthodes d'inventaire ... - Council of Europe

Vienne: 1 700 000 habitants, 135 000 édifices - dont 36 000 construits avant 1919,
près de 10 000 d'avant 1880. On peut répartir la ville en trois secteurs. Tout d'abord,
le centre: les plus anciens édifices, remontant à la période médiévale, quelques
bâtiments datant de la Renaissance, et de nombreuses constructions de style baroque -
notamment de très beaux palais ayant appartenu à la noblesse. Beaux spécimens de
l'architecture du XIX e siècle et du début du XX e , époque où la partie résidentielle
baroque s'est transformée en une métropole moderne; mais, au total, très peu de
bâtiments modernes. A ce premier secteur peut être rattachée la Ringstrape voisine, qui
n'est pas seulement une grande avenue, mais représente aussi une juxtaposition de
résidences luxueuses, englobant également des institutions culturelles et économiques
(l'opéra, le théâtre, les musées, etc.). La zone comprise entre la Ringstra|3e et le Giirtel
la ceinture autour de la ville, qui correspond à l'ancienne barrière de l'octroi - est, elle,
essentiellement composée d'immeubles résidentiels de la seconde moitié du XIX e siècle.
Ces deux secteurs avaient été urbanisés à la fin de la période baroque. Jusqu'en
1950, 2 000 anciens édifices du Baroque et du Classicisme y avaient survécu.
Aujourd'hui, près des deux tiers de ces derniers ont disparu - remplacés, pour la plupart,
par des immeubles d'habitation modernes. Enfin, les quartiers périphériques, qui sont
venus agrandir la ville en 1890, se caractérisent par des structures peu homogènes: au
milieu des zones industrielles, des quartiers ouvriers, des quartiers de villas, sortes de
cités-jardins, subsiste une partie des anciens villages semi-ruraux.
Je vous présenterai, tout d'abord, quelques pages du volume de la Kunsltopographie
concernant les districts 3, 4 et 5, et publiée en 1980: on verra que les ensembles de
logements ordinaires y sont aussi illustrés de photos cl. dans certains cas, de plans
provenant des archives. Celles-ci sont très sûres, grâce à la réglementation très stricte
en malière de construction. Autrement dit, mCme pour la zone suburbaine a l'intérieur
de la ceinture, on retrouve généralement des documents du début du XIX e siècle. Ainsi,
pour toutes les constructions antérieures à 1918, la Kunsttopographie fournil des
informations sur le constructeur, les dates de la construction et des modifications, ainsi
qu'une brève description de l'édifice. En ce qui concerne les constructions de la seconde
moitié de XX e siècle, il y a une sélection plus stricte; mais, par exemple, tous les
ensembles de logements sociaux construits par la ville de Vienne clans l'entre-deuxguerres
y sont répertoriés.
Passons au Dehio. A vrai dire, ce colloque est un peu en avance ! S'il avait eu lieu
en 1993, j'aurais pu y présenter le premier volume du nouveau Dehio de Vienne. Pour
le moment, il existe seulement sous forme d'ébauche. De quelle manière ce Dehio est-il
réalisé? En principe, chaque auteur est chargé d'un district - il s'agit, le plus souvent
d'historiens de l'art, soit fonctionnaires de la ville, soit indépendants. L'auteur est censé
en explorer chaque rue, chaque bAiimcni et visiter ceux qui lui semblent "intéressants".
Parfois, des déclarations préalables sont nécessaires - en principe, uniquement pour les
monuments de premier ordre, tels que les palais ou les immeubles dus à des architectes
célèbres. La sélection s'opère comme suit: d'après les principes directeurs, tout objet
ayant une valeur artistique, historique ou culturelle, doit Cire répertorié - autrement dit,
en ce qui concerne le centre-ville ci son parc précieux d'anciens édifices, presque tous
les bAlimcnis seront inventoriés, contre moins de 10 % pour les districts extérieurs.
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