Patrimoine architectural : méthodes d'inventaire ... - Council of Europe

iii. Un programme de recherche pour la protection.
En Angleterre, différents ministres ont reconnu la nécessité d'évaluer globalement
certaines périodes critiques (ou types d'édifices particulier), de définir dans le détail
les critères de sélection et d'élaborer des lignes directrices visant à mieux expliquer
et faire connaître ces critères. Une première mesure a consisté à organiser une
grande exposition sur l'architecture de l'après-guerre; inaugurée à Londres et
devant bientôt itinérer largement dans l'Angleterre, cette exposition va de pair avec
une conférence sur les premières catégories de bâtiments à examiner (les
établissements d'éducation). On aboutit ainsi à l'inscription de 46 institutions en
mars 93. Les bâtiments industriels et commerciaux de cette même période
constitueront le thème de la deuxième phase de recherches actuellement en cours
d'achèvement.
iv. La méthodologie.
Dans la mesure du possible, nous aborderons chaque type d'édifice en six étapes:
a. identification et description de l'industrie dans son ensemble;
b. recueil de données détaillées;
c. collationnement et rapport;
d. sélection;
e. consultation;
f. protection.
Les industries extractives et textiles seront les premières à être examinées. Mais
nous devons souligner de nouveau qu'il faut en ce domaine une approche très souple,
de façon à pouvoir suspendre ou modifier des programmes en fonction des changements
de priorités en matières de conservation.
3. La volonté politique et la sensibilisation du public
En l'absence d'un programme cohérent permettant aux hommes politiques et au
public de replacer les recommandations de protection des édifices dans un cadre sûr, le
schéma légal de protection restera aléatoire et insuffisant.
Pour illustrer cette remarque, prenons l'exemple de trois édifices industriels et
commerciaux importants de l'après-guerre dont English Héritage a récemment
recommandé l'inscription: deux seulement (la Fabrique Cummins, à Darlington,
construite par Kevin Roche, John Dinkerloo et leurs associés, et la distillerie de gin
Gilbey ainsi que ses bureaux à Harlow, réalisés par Peter Falconer et son unité de
recherche conceptuelle) ont été inscrits le troisième ne l'a pas été (Centre
d'administration et de recherche Heinz, dû à Skidmore Owings et Merrill). Les ministres
n'étant pas tenus de motiver leurs décisions, on en est réduit à formuler des hypothèses
sur les raisons qui les ont conduits à agir ainsi.
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