Patrimoine architectural : méthodes d'inventaire ... - Council of Europe

Sur le plan de la méthode, quelques principes ont été posés, constituant des
exigences de base. En premier lieu, on a reconnu l'impossibilité de parvenir, à tel ou
tel moment, à une connaissance exhaustive des monuments. Par voie de conséquence,
les enquêtes et études sont, dans ce domaine, un travail permanent, apportant chaque
jour de nouvelles données et une nouvelle vision. Le système de documentation doit
donc être ouvert et suffisamment souple (comme l'est le Service de recensement des
monuments) pour absorber constamment ces nouvelles données. Je précise qu'il était
hors de question, à l'époque, de recourir à l'informatique. Par ailleurs, en fonction des
demandes d'étude topographique de telle ou telle région, tout inventaire des monuments
devait apprécier et classer le patrimoine architectural rural sous ses différentes formes
et dans sa globalité - c'est-à-dire en tenant compte d'un contexte général complexe, où
chaque monument fait partie d'un ensemble et se trouve en interaction avec
l'environnement créé par l'homme, les petites villes, les villages et les habitations
éparses.
Etant donné toutes ces exigences d'ordre pratique, la méthode se devait de
déboucher sur
des données et des arguments fondamentaux pour l'établissement d'une liste des
monuments à sauvegarder
une connaissance de l'aspect pratique de la conservation
des données permettant d'accéder à une documentation plus avancée, telle que la
"Denkmaltopographie" (Topographie des monuments), ou encore le "Gropinventar"
(méthode d'inventaire scientifique très élaborée utilisée en Allemagne).
Pour l'application pratique de cette méthode, sur le terrain les membres de
('"Institut fur Denkmalpfiegc", et, de manière plus indirecte, la presse régionale,
devaient avant tout informer le grand public et les collectivités locales. A cette phase
d'information devait succéder une visite des lieux mêmes (villages, hameaux, fermes,
etc). Cette "inspection" couvre l'ensemble de la région, en se fondant sur des cartes à
l'échelle d'I/5 000 e . Tout objet est étudié; les objets présentant le plus d'intérêt sont à
la fois décrits sur le papier et photographiés. Les relations complexes pouvant être
observées dans les ensembles agricoles sont également étudiées et documentées.
Parallèlement à cette activité, on a également recours J> l'interview d'historiens et
d'experts régionaux; tout document, carte ou photo présentant un intérêt historique est
recherché dans la littérature cl les archives locales, puis classé dans le dossier,
éventuellement avec photos à l'appui.
Les résultats de ces recherches et ceux des études sur le terrain sont rassemblés,
puis de nouveau analysés et appréciés en fonction des éléments suivants:
topographie et histoire régionale
typologie des ensembles humains
typologie des exploitations agricoles
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