l{o Inv. l*"ry - Bibliothèques de l'Université de Lorraine

lEl
jêsuires veulent erercer leurs êlèves à mener une vie honnête et digne.
Pour acquêrir la piété, la vertu et le savoir, le "Ratio" de 1599 encore suivi
à la lettre au XVIII' siècle demande que l'on change soi-même ses
éventuelles mauvaises habitudes : proférer des injures, voler ou mendier,
jouer ou parier sur [e hasard, frequenter les mauvais établissementsl.
Chacun doit être prêt à se corriger en accepraût les
punitions qui lui sont donnees et en apprenant combien l'aide de la
ponctualité, du travail, du bon ordre et de l'obéissance sont appréciables
pour toute la vie.
Les jesuites conçoivent que leur spiritualité se répercute à
partir du collège dans toute la cité. Ils esperentout d'abord que les
principes enseignés aux élèves porteront du fruit. Ce sont eux les futurs
adultes. Dans leurs méthodes, les jesuites retnetterit en honneur la pratique
bien caractéristique du cathoticisme, des sept sacremerts redéfinis par le
concile de Trente et Ia contre-rêforme. Ils favorisent chez leurs éleves et
dans leur travail pastoral au sein de la cité une vie religieuse plus intense,
demandant aussi que l'on communie plus souvent que par le passé. 0n ne
communiait plus qu'à Pâques en Europe a cette époque... C'est la Compagnie
qui restaure la communion fréquente2, favorisée aussi par le culte de
l'eucharistie inhérent au baroque, qui met les autels en contact direct avec
la foule en renonçant aux choeurs d'églises trop profonds.
Les cerémoniesacramentelles ont touiours éte privilégiees
par les pères. Le sens développé de l'efficacité sacramentelle telle qu'elle
est redéfinie par [e concile est également un moyen de lutte contre La
prédestination3 : la vie chrétienne se passe dans I'Eglise, il faut vouloir
obtenir le salut ensemble, salut tellement célébre comme par anticipation
dans le baroque. Cette foi solide en la force vivifiante de I'Eglise, en la force
du Christ dans I'Eglise, la foi en I'homme aussi s'enracine dans l'expérience
que proposent les "Exércice spirituels". Elle a son origine'r dans la
"meditation des deux étendards"5. Dans ce sens, les "Erercices" ont une
I ;. Stier, Der Jesuiæn ausggwablæ oadagogische Schriften, Freiburg i. 8., 1901, p lE :
"Abstineant onni ab jure jurando, a cootuneliis, iniuriis, detractionibus. nendaciis
ludis vetitis, a locis etiam ooxiis vel a Praefecto Scholarun ioterdicris, deoique a
rebus onoibus, qua€ norum honestati adversentur",
2 H. Rogier und A, Peiler, Geschichte der Kirche, Einsiedeln ,1977,tome III, p, 350
3 J.U Valentin, Le thêâtre des Jésuites dans les pays de langue allemande ( 1554-1ôt0),
Bern, 197E, p,192.
I Festschrift 71 Jahre Stella lvlatutina, Feldkirch, 1931
5 Au 2' jour de la4' semaiû.e, !,' 136 des "Exercices spirituels".