Exode (des Kurdes d'Irak) - Institut kurde de Paris

,REVUE DB PRESSE"PRESS REvœw"BERHEVOKA ÇAP~"RlVISTA STAMPA ..DENTRO DE LA PRENSA ..BASIN ÖzETi
L'espoir floué
des pechmergas
Pendant trois semaines, les Kurdf.f' ont respiré
àpleine coulée Pair de la lihalt, '
A rant la foudroyante contre-attaque de Saddam Hussein."
Frontière
turco-irakienne' :
, de notre envoyé spécial
Claude LORIEUX '
s'lI'e de la " libératiol> .les dernes "",I jenë pa'ii saviles
dès le11 'mar~ au'
siège des administration's 10- voir s'en servir.
c~l'es évacuèes., Le parti Saddam Hussein ne laiscC!nmuniste,
décimé par la sait pas l,es Kurdes accéder .
plllice de Saddam Hussein aux armes technologiquerèapparaît
La faucille et l~, ment avancées : avions et
Un'long cri perce la 'nuit. marteau s'affichent à des hélicoptèrés en particulier.
Intrigant, inquiétant même. frontons! ,En une,semaine, je n'ai as-
,Parfois il ressemble à un .LesKurdes respirent. à sisté qu'à une seule séance
:g~missement d'enfant, par- pleine coulée l'air de la Ii- de familiarisation des pechfOISau
feulement d'un fauve., berté. Leurs estomacs sont' mergas avec .les armes mo-
. C'est le rituel guerrier des vides. Les pénuries allectent dernes prises aux gouvernepechmergas.
Les combat"' tout l'Irak depuis l'embargo' mentaux.
tants kurdes entonnent cette d'août. Elles sont sans doute Lorsque le choc est venu
étrange complainte avant de eAcore plus marquées dans il a fait mal. Très mal. Et pa~
partir traquer les soldats ces contrées que Bagdad n'a seulement parce que le progouvernementaux.
. plus aucune raison d'aider' blème logistique était
C'est dans la, nuit de' depuis des mois. . énorme. Bien que prioritai-,
, lundi à mardi, quelque part La famille qui accueille' res, les pechmergas cou-
. du côté de la frontière tur": ; l'hôte de passage n'a sou- raient après' les pompes à
que, que je l'ai entendu pour , vent même plus d'œufs à lui essence en état de marche.
la der,nièrefois. L'armée ira- . offrir. Conscient de la souf- Souvent, ce n'était pas l'eskienne
venait d'alleindre la ' france des siens, Massoud sence qui manquait, mais
ville de Zakho, à une ving- Barzani répondait avant la l'électricité nécessaire aux
taine de' kilomètres de là. contre-offensive irakienne: pompes...
, Elle aballait le gros-œuvre', "Ce qui compte pour le Sur le champ de bataille,
Les villes: lakho après' Kir, moment, c'est de conserver;
,kouk, Erbil et Dohouk. La' 'les acquis de notre vicchasse'
aui< pechniergas taire."
viendrait ensuite. Inélucta-:
Chouannerie
. ble. Les deux groupes de: Kalachnikov
: combattants kurdes qui se: contre canon Quel spectacle que les
répandaient à travers la nuit:
rues des cités enlevées aux
"avaient sans doute encore' Victoire au demeurant fa- gouvernementaux I Les
" au cœur la grande aventure: cile; et qui explique sans: hommes sont tous en armes,
qu'ils venait de vivre pen-', doute le caractère fou- les adolescents à la barbe
, dant trois semaines de "Ii-, droyant de la contre-attaque rare comme les grands-pè-
. bération ".du Kurdistan. d~clenchée par Bagdad" res. ,Lakalachnikov est aussi:
Cette intifada (sovlève: d abord sur Kirkouk, le mer- banale que le pantalon boutment)
avait rendu l'espoir ä credi 27 au soir: Les témoi-': tant du costume national
un peuple traumatisé par Ill' gnages concordent de Zakho kurde. Les vieux ont ressorti '
gazage d'Hal,abja en mars: à Dohouk : les combats n'ont les fusils Lee Enfield que,
1988et par l'offensive d'août. duré que quelques heures. l'armée' britannique utilisait
1988. Un Kurde rencontré Saddam Hussein avait en 1900.Ils déambulent dans,
sur le champ de bataille envoyé au Sud l'essentiel de. les rues des souks.•. en at-'
d'Altun-Kopri, 'entre Klrkouk ' ses forces. Celles qui sont
tendant le baroud.
, orgues de Stàlrnëïrak,er,.
Vers une heure du matin
après avoir raté leur coup:
I~s Kurdes refluaient par,pe- '
tits groupes' au milieu des
salves et des explosions.
" Nos chargeurs sont vic
des ", expliquaient les combattants
en montrant leurs
,kalachnikovs. Barzanl l'avait'
pr~vu : "Notre principal probleme
ser);ll'organisation et.
/a log/stiqùe. "
Le climat change aprés
ce revers. Vite. Le rêve
tourne au cauchemar. A Erbil,
samedi, les habitants
exécutent encore 'Ies gestes
de la vie quotidienne. Le
marché reste acti.!.'Mals les
voitures munies de haut-parreursinvitent
les himilles à
apporter leurs armes et
leurs munitions disponibles.
L'avant-garde irakienne
n'est qu'à une vingtaine de"
kilomètres. Fièvre comparable
à Zakho à l'approche des
chars.
.,'
Le peuple en armes: une
belle image' romantique'
mais aussi une réalité exigeante.
Chaque combaitant
pense à sa famille. A Altun-
'Koprl, un commandant de
pechmergas' explique pourquoi
il ne mobilise pas davantage
de volontaires :
" Comment les nourrir?
Comment les payer? "
Quand les gosses sont:
menacés, beaucoup' de combattants
réagissent en papas
,et non en professionnels de
la guerre. Sur les route!ll;de
ta montagne au-dessus~'d,''Erbil
ou de Dohouk, les pechmergas
marchent à côté de
leurs f!1milles en fuite. Il faut
les garder des attaques des
miliciens, les " fursan "
'- chevaliers ..:. dans l'appellation
du parti Baas ou'
les " djacht ", le sobriquet
que leur donnent les Kurdes.
et Erbil, dit en regardant les-, ,rest'es ne se .sont guère . L'at~osphère évoque la La trahison
prés : " Le parti baàs est battues, à l'exception de' chouannerie ou parfois la
p~rti, la, pluie est venue. quelques agents des servi- guerre d'Espagne. L'étran. ~$, miliciens
L herbe est verte. " Des exi-:, ces de renseignements et' ger de passage est entouré, . "
lés reviennen'tdéjà. : responsables' du parti. Bar-' choyé presque: Il donne l'II. La' prbpart s'étaient ral-
Lès Kurdes se ,défouleni zani l'admet volontiers, ce luslon que l'Europe et l'Amé., liés à l'intifada. Mais cerdans
une sorte dé grand: qui n'enlève d:ailleurs rien', rique ne se désintéressent. tains retournèrent leurs ves-
, "happening libératoire "; uri. au succès du Front uni du', pas totalement d'une révolte Jes,une nOuVelle,fois quand
, enseignant plaint le .voya- Kurdistanà mobiliser tant de: qui dérange les diplomates. les Irakiens èbranlèrent le
, geur venu dans la 'région en combattants rèsolus sortis '" dispositif 'kurde .. Ce fut à
1989 : " Mals, mons/eur: de l'ombre.Shalkhan, entre Dohouket
c'est différent aujourd'hu(: . En face, les beaux restes , les courageux pechmergas Erbil. Massoud Barzanl le
, Nous osons par!er. Quand,' de ce que certains avaient :' ne faisaient pas le poids. La confirme:" Les' mlllc/ens
, vousJtes ve~~, /1 y a deux. : baptisé un peu vite « /a qua- disproportion des moyens ont tralJ/. Ils ont permis à
ans, nous .vIv/ans dans lâ : tr/éme armée du monde ". ' éclata à la bataille décisive l'armée de prendre la ville .."
, peur. " '.' . ':.' Les pechmergas ont capturé .,d'A It un- Kap r l, pou rie Demi-surprise.
Les partis ~urdes clan~ : d'importants stocksd'équl- • contrôle d'une des trois ' Quelques jours plus tOt,
des~lns,le PDK(Parti démo'~. pements militaires. Talabani': voies d'accès à Erbil. Les' en traversant cette bourgade
cratlque du Kurdistan) d,~', souligne: « Nous avons ut/- '. kalachnikovs, les RPG7 , et. de nuit, les, pechmergas
Massoud Barzani et l'Union I/d, des chars ,pour libérer même les quelques missiles ,s'étalent ouverts à nous de
patriotique du Kurdistan d~ K/rkouk ". Barzanl nuance: antlhéllcoptères Strella ' falts,étranges: des enfants
J~lal Talabani, et les autres. "Notre handicap, c'est'de ne ,n'étalent pas de taille face ,allumaient des feux dans les
s Installent au f t à' . Immeubles abandonnés de
.,.: " ". ' "ur e.,' .me" : .p~~ posséder,.,ctarm.~$ .. mQ-.;. au.xcanons, ~~x,C?~~!.~ .~I,!I.~!