Exode (des Kurdes d'Irak) - Institut kurde de Paris

REvuE DE PRESSE-PRESS REVIEW-BERHEVOKA ÇAPÊ-RIVISfA STAMPA-DENTRO DE lA PRENSA-BASIN ÖzETi
UNE INTERVENTION DELA COALITION SE HEURTE A
LA NON-INGERENCE DANS LES AFFAIRES D'UN ETAT
Le projet de résolution français
trouve un écho américain
Washington, aujourd'hui poussé par l'opinion publique, pourrait finalement
appuyer au Conseil de sécurité le projet, avancé par Paris, condammant./a
répression en Irak et proposant d'engager une initiative humanitaire.
New York Nations UnIes envoyé. que lestroupes américaines se seront
spécial . .. retiréesdu sud de l'Irak, et a décidé de
1y a comme un léger vent d'indi-prendre les devants, pour couper
gnation à l'ONU qui devrait per- Cflurtaux critiques ..
mettre au projet français sur la
répression en Irak de trouver uri Sa,n.sêtre massif; le chan~ement dans
écho au Conseil de sécurité. « Oil l'opinion améri~ne, sollIcitée par les
vade l'avant», confirme-t.:onàla imag~s des réfugiés, est malgré tout
mission française où .l'on espère perceptible. Même USA Today, un
obtenir, fort du soutien des Etats- Journal populaire rarement préoccupé
Unis récemment convertis, le passage par lesaffaires kurdes demàndait hier,
d'une résolution humanitaire sur les dans un éditorialsque Bush soutienne
kurdes et autres civils écrasés par les. la proposition française. Les démoforces
de Saddam Hussein. Les tennes crates se montrent un peu plus critid'un
projet de résolution sont actuel- quesmême si leur champ de manœulement
discutés point par point par les vre est limité par leur opposition à la
cinq membres permanents du Conseil guerre du Golfe. Seul le sénateur AImais
la France escompte qu'un texte bert Gore, qui avait voté pour la
soit voté avant la fin de la semaine. guerre a pu s'élever contre la politique
«On veut aller vite », dit-on du côté du président sans craindre d'être accudes
Français. sé de double jeu. Le Congrès, qui
rentre mardi des vacances parlemen.
Un texte qui a d'autant plus de taires de Pâques, a promis' de se saisir.
chances d'être adopté à l'ONU qu'il de la question de la répression en Irak.
devrait bénéficier du soutien actif des George Bush est ainSIsur la défensive
Américains. L'administration, très ré- et il a cherché mercredi à expliquer sa
ticente en début de semaine, se sent politique de laisser-faire en Irak ,
désormais obligée de faire un geste, depuis la Floride où il passe ses va.
poussée par une opinion publique qui cances. Le président, en sueur après
ne comprend pas que Bush aban- un rapide parcours de golf, a fait part
donne les rebelles qu'il avait appellés à de son «chagrin» devant le sort réserse
soulever. «Nous discutons des élé- vé aux Irakiens mais a répété qu'il
ments d'une résolution qui exprime la n'était pas question de risquer des vies
condamnation de la communauté in- américaine dans ce combat douteux.
ternationale et sa détermination à
faire ce qu'elle peut pour répondre
aux besoins humanitaires de ceux qui
fuient lescombats », a déclaré le porteparole
du département d'Etat, M.
Richard Boucher.
Une résolution à l'ONU donnerait
toujours l'illusion d'avoir fait quelque
chose. Il reste que la formulation
d'une pareille résolution est très délicat.
L'ONU, en s'ingérant dans les
affaires intérieures d'un pays membre,
s'engage sur un terrain miné.
Le secrétaire d'Etat, James Baker,
vieux routier de la politique intérieure, .
a senti le danger et annulé un déplace- Ainsi, l'article 2 de la Charte des
ment en Californie pour suivre le Nations lInies spécifie: « Aucune disdossier.
«Il faut y aller », disent désor- position de laprésente charte n'autorise
mais les diplomates américains après les ~ations. Un!es à interve.nir dans les
avoir refusé lundi d'ajouter un ~men.. affaires 9U1releve~t essent~e/lement de
dement sur la répression à la resolu- la com/?etem!e natIOnale d un Etat.» .
tion sur le cessez-le.feu..Baker para~t Pa~ les cI~q membre~ perm~nents,
redouter d'autres exactIons, ul1e fOIS.. la ChIne et-Il.URSS. preoccupes eux-
~êmes par le~rs pro?lè~e~ de minorites,
restent amsl tres reticents pour
avaliser un texte que l'on pourrait leur
opposer plus tard. Il n'est pas question
g~e lesTibétains ou lés Géo~g!ens
se salSlssent d'un vote de leur deléga~
tion à l'ONU pour faire avancer leurs
revendications. Les pays non alignés,
membres du Conseil, qui tous ont des
problèmes de minorités, comme
l'Inde avec le Cachemire, veulent tout
.autant limiter le champ d'application
de la résolution française.
Dans ces conditions, le Conseil
s'orientera vraisemblablement vers un
texte relativement incolore dit « humanitaire»
dans le jargon de l'ONU.
ee texte d'inspiration américaine
adresserait la question de la répression
des civils irakiens« dans sa globalité»
sans se réferer spécifiquement
aux Kurdes ou aux chütes. IIprévoierait
aussi des «aides transnationales»
aux réfugiés en dehors et à l'intérieur
de l'Irak, autorisant les organisations
humanitaires à passer les frontières
irakiennes. L'un des adjoints du secrétaire
d'Etat, Robert Kimmit, a ainsi
reçu les ambassadeurs de France et de
Turquie à Washington et voudrait
qu'Ankara ouvre de nouveau ses
frontières. aux réfugiés kurdes.
La Turquie, de son côté, a fait circuler
hier un projet de résolution dont
certains éléments pourraient étre intégrés
dans le texte en préparation. Le
projet des Turcs fait part de la «préoccupation»
de l'ONU devant la répression
en Irak et demande que l'Irak
« mette fin aux atrocités contre sa
population civile qui menacent la sécurité
et la stabilité des pays voisins et de
la région dans son ensemble ». La
France, une fois obtenu l'aval de
l'ONU, se lancerait dans une vaste
opération humanitaire. .
François SERGENT
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