Exode (des Kurdes d'Irak) - Institut kurde de Paris

REVUE DE PRESSE-PRESS REVIEW-BERHEVOKA ÇAP~-RIVIsrA STAMPA-DENTRO DELA PRENSA-BASIN ÖZETi
Uafflux des réfugiés
LE MONDE 16 AVRIL 1991
aux frontières de l'Irak
Les Occidentaux s'efforcent
de contenir l'exode des Kurdes
Alors qu'il s'èfforce de
contenir en Irak la plus grande
partie des Kurdes qui se pres-
:sent à la frontière, le gouvernement
turc a confirmé,
dimanche 14 avril, qu'irallait
transférer quelque vingt mille
réfugiés sur le territoire de la
Turquie, pour faciliter les
secours.
Le transfe'rt de Quelque'
20000 réfugiés sur le territoire.
turc constitue une concession de la
pilrt des autorités d'Ankara, car.
celles-ci souhaitent Qu'une solution
politique soit rapidement
trouvée afin Que les 400 000 réfugiés.
Qui Se pressent dans les montagnes
de la frontière turco-irakienne
- et Qui meurent par
dizaines chaque nuit- puissent
rentrer chez eux au plus tôt
Ce sont des conditions acceptables
pour un tel retour Que s'emploient
à obtenir la Communauté
européenne et la France, tout en'
multipliant les actions d'assistance
aux réfugiés. les Etats-Unis, de
leur coté, continuent de met~re en
œuvre l'opération « Provide corn;
fort ».
La situation. au Kurdistan
La France a formulé des « propositions concrètes»
.pour faciliter le retour des Kurdes dans leurs foyers
Tandis que les Etats-Unis
continuent de déployer leur opération
« Provide comfort Il à destination
des réfugiés d'Irak en
Turquie (plus de cent missions
d'avions et d'hélicoptères
avaient été effectuées à la date
de dimanche 14 avrill, la Comtnunauté
européenne et la
France multiplient les opérations
de secours, en particulier auprès
des' réfugiés en Iran, dont ils
s'emploient à obtenir le retour
en Irak.
Paris, selon le ministère des
affaires étrangères, a formulé des
« propositions concrètes» visant à
permettre « le retour des réfugiés
dans lel/rs foyers avec l'assistance et
SOI/S la protection de l'ONU».
M. Bernard KC;lUchner,secrétaire
d'Etat à l'action humanitaire, s'est
rendu à cet effet samedi 13 avril à
Genève pour y rencontrer. M. Perez
de Cuellar, secrétaire. général de
l'ONU, et le prince Sadruddin Aga
Khan, chargé de la coordination
des secours internationaux. Ces
propositions, dont le détail n'est
pas précisé, visent, selon le Quai
d'Orsay, « I/ne action immédiate
dans le cadre de la résolution 688
du Conseil de sécurité ». votée à
l'initiative de la France, et Paris
« a d'ores et déjà pris les dispositions
nécessaires pour mettre ses
moyens opérationnels au service de
l'action des Nations unies ».
De son côté, la Commission
européenne a commencé à mettre
en œuvre l'aide de ISO millions
d'écus (près de I milliard de
francs) allouée aux réfugiés irakiens
par la Communauté et ses
Etats membres lors du dernier
conseil européen. Les décisions
prises samedi par l'exécutif de la
CEE portent sur 21 millions d'écus
(140 millions de francs). Elles permettront,
précise la Commission,
de fournir l'alimentation de base
nécessaire pendant deux mois à
600 000 personnes, dont 450 000
en Iran et 150 000 en Turquie, et
de créer dans ces deux pays six
bases logistiques et médicales capables
d'assister au total 400 000
réfugiés.
Abordant ce problème sur le
plan politique, M. Jacques Delors,
président de la Commission européenne,
a déclaré dimanche sur la
Cinq que la communauté internationale
devait faire comprendre à
M. Saddam Hussein qu' « il doit
respecter les droits de l'homme et
prévoir un jOllr un statut d'autonomie
pOlir les Kurdes» irakiens.
Disant « regretter» que les Etats-
Unis aient encouragé les Kurdes
irakiens à se révolter contre le
régime de Bagda.d, il a attribué la
décision de Was.hington de lancer
une opération d'aide humanitaire à
la pression de l'opinion publique
américaine, mais aussi au fait que
« l'Europe a réagi la première» au
drame des réfugiés.
M. Juan Pratt, directeur desrelations
Nord-Sud à la Commissîon
européenne, de'vait quitter l'Iran
lundi à l'issue d'une visite qui l'll
conduit notamment à Piranshahr,
à la frontière irano-irakienne, dont
la population est passée en quinze
jours de 32 000 à ISO 000 âmes et
où 20 000 personnes continuent
d'arriver chaque jour. La première
aide envoyée par la CEE (50
tonnes de médicaments, couvertures,
tentes et nourriture acheminés
par Médecins du monde) est
arrivée dimanche à Piranshahr.
L'agence iranîenne IRNA a évalué
dimanche à 900 000 le total
des réfugiés parvenus d'Irak en
Iran, mais il faut y ajouter des cen-.
taines de milliers d'autres qui sont
massés de l'autre côté de la frontière
ou se dirigent vers l'Iran.
Selon le journal Kayhan, trois
mille de ces réfugiés auraient péri:
de froid et de faim de mercredi à
samedi dernier, avant d'arriver à la
frontière. Lors d'une réunion du
Conseil suprême de sécurité nationale
iranien, tenue samedi, le chef
de l'Etat Ali Akbar Hachémi-Rafsandjani
a souligné « la nécessité
d'une action internationale
sérieuse, avec la coordination du.
gouvernement irakien, pour préparer,
dans le calme et la sécurité, le
retour des réfugiés irakiens dans
leur pays ».
Recevant le lendemain
Mm. Sadako Ogata, haut commissaire
des Nations unies pour les
réfugiés, le président Rafsandjani a
déclaré que « la perte d'innombrables
êtres humains due à l'imprépa-.
ration d'organisations» telles que'
le HCR sera « un dommage irréparable
». Il a émis l'espoir qu' « à
l'avenir, les responsables des organisations
de réfugiés seront capa-'
bles d'apporter une aide d'urgence
aux hommes dans le besoin, là ou
ils en ont besoin ». - (AFP.)
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