Exode (des Kurdes d'Irak) - Institut kurde de Paris

REvuE DE PRESSE-PRESS REVIEW-BERHEVOKA'ÇAP~-RMsrA STAMPA-DOORO DE lA PRENSA-BASIN ÖzETÎ
LE MONDE 15 AVRIL 1991
La situation au Kurdistan après la mise en ~arde américaine adressée à l'Irak
Les insurgés kurdes accusent l'armée de M,.Säddam Hussein.
d'avoir attaqué des réfugiés
L'Union patriotique du Kurdistan
irakien (UPK, de M. Jalal
Talabani) a accusé, vendredi
12 avril, les forces irakiennes
d'avoir «attaqué jeudi des groupes
de réfugiés kurdes se dirigeant vers
"['Iran» dans la province de Sou-
'Jaymaniyah. Cette attaque a pro-
'voqué des « affrontements entre
l'armée irakienne et les peshmer-
,gas» (combattants kurdes), a pré-
!cisé l'UPK.
« L'attaque a visé des réfugiés
dans la région de Darbandikhan, à
la hauteur du village de Maydan »,
près de la frontière iranienne,
ajoute un communiqué de l'organisation,
selon laquelle « des peshmergas
sont intervenus et ont tué,
'lors d'affrontements, trente soldats
irakiens, dont un commandant"
Kassem Jaber Hassan, en ont cap-
'turé quinze autres et saisi une
importante quantité d'armes et de
.munitions ». «Les combats se poursuivent
dans le Kurdistan irakien,
près de Soulaymaniyah », indique
,encore l'UPK, qui affirme avoir
« captur.é onze soldats et tué ou
blessé une dizaine d'autres ». A la
frontière turque, des peshmergas
ont, en outre, libéré vingt-sept soldats
irakiens qu'ils avaientcapturés
jeudi et qui se sont rendus aux
'militaires turcs.
Par ailleurs, « vingt-cinq civils
irakiens ont été tués par l'armée
.irakienne,'aidée des Moudjahidines
du peuple» (opposition armée iranienne,
basée en Irak), à Kalar,
dans le nord de l'Irak, a affirmé un
refugié irakien, cité vendredi par
l'agence officielle iranienne IRNA.
Selon ce réfugié, Majid Saleh, « ces
personnes ont été tuées » récemment
lorsque leur autobus a été
«attaqué par l'armée irakienne et
les ¥oudjahidines du peuple ».
Il a enfin affirmé que les Irakienset
les Moudjahidinesdu peu-
'pIe 'àvaîent "aû~sï" « attaqué un
hôpital» dans la même ville. Un
autre réfugié - turkmène - Rachid
Fouad Hassan, de Tuz-Khurmatu
(nor~-est ç!e l'Ir.lJ,k),.aaccusé l'ar-
MER
ITURQUIEI
'NOIRE
mée irakiemie d'avoü: «totalement
rasé sa ville, avec l'aide de mercenaires
d'autres pays », notamment
«les Moudjahidines du peuple ».
Cependant, les villes que l'armée
a réoccupées au Kurdistan d'Irak
voient peu à peu revenir des civils,
affamés, blessés,.selon un médecin
américain. « Nous avons vu des
en/ants grièvement blessés à' la
suite de tirs d'artillerie », a ainsi
déclaré Jonathan Fine, de l'organisation
Physicians for Human
Rights (Médecins pour les droits
de J'.homme), l'un de.ll premie~s
Occidentaux admis à Soulaymaniyah
après l'écrasement du soulèvement
kurde par les troupes de,
Saddam Hussein. Il a dit avoir vu
des centaines de réfugiés affamés
revenir cette semaine dans la ville.
Certains ,sont allés directement
IIRAKI
Bagdad
lU.R.S.s.1
dans les hôpitaux pour y faire soigner
leurs enfants.
«A l'hôpital général, il y avait
une fillette de six ans partageant
un lit avec son frère d'à peine trois
ans », tous deux criblés d'éclats
d'obus, a encore indiqué Johan- '
than Fine. Les médecins opèrent
sans pouvoir procéder à des anesthésies
convenables et ne peuvent
administrer ni antalgiques ni antibiotiques.
«Il y avait [à Soulaymaniyah] un
type de vingt à trente ans qui avait
ell la chevif/e ,fmachée et dont le
pied pendait au morceau dèëhè~"
ville qui lui restait. Il était arrivé
trois jours après avoir été blessé. »
« Un jeune homme à qui j'ai parlé
avait pris sur les épaules son petit
frère, encore bébé, et avait gagn'é
les .collines en étant poursuivi par
.Tabriz
Lac
d'Ourmia
shahr
IIRAN[
km
CASPIENNE
36
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Téhéran
300 .
des hélicoptères », a, d'autre part,
déclaré un Néerlandais, Joost Hiltermaan,
également membre de,
l'organisation américaine.
Selon Jonathan Fine, les routeS
de la région sont encombrées de
voitures ainsi que d'autocars abandonnés
de même que de chars, de
pièces d'artillerie, de soldats et de
camions: Le médecin a dit avoir
personnellement vu revenir environ
1 500 réfugiés, dont beaucoup.
avaient des enfants dans les bras.
D'autres restaient assis, hagards,
près des villes, comme s'ils ne.
.sa~aient où .aller, et des femmes,
des enfants ou des vieillards ne.
pouvant plus marcher deman-.
daicnt qu'on les transporte; a~t-il
ajouté, précisant qu'il avait vu plusieurs
cadavres près d'une route,
survolée par des hélicoptères. -
(AFP, AP, Reuter)
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