Exode (des Kurdes d'Irak) - Institut kurde de Paris

REVUE DE PRESSE~PRESSREVIEW~BERHEVOKA ÇAPÊ~RMsrA STAMPA~DENTRO DE LA PRENSA~BASIN ÖZETÎ,
Les cris
et les sourds i
'DÉCIDÉMENT,
toire bégaie.
l'His-
Comme
. d'habitude, le monde a'
décidé de rester sourd aux cris
des Kurdes d'Irak que Saddam
Hussein massacre à nouveau,
avec sa sauvagerie coutumière.
Nul ne connaît encore l'am-
'pleur du carnage perpétré par
l'armée régulière de Sadd am
Hussein au nord de l'Irak.
. Mais tout indique que le grand
vaincu de la guerre du Golfe est
en train de prendre une san-,
glante revanche contre les Kurdes
qui étaient entrés en rébellion.
.
PAR FRANZ-OLIVIER
GIESBERT
Contre
les Kurdes, les mé~,'
,thodes 'du président irakien
'n'ont pas changé. nevant les
,troupes américaines, les soldats
'de Sadd am Hussein prennent,
Heurs jambes à leur cou. Mais
iface aux populations civiles, ils
ne font pas de quartier. Ils
"« purgent" et ils « nettoient ",
I pour reprendre
,officielle.
la terminologie
.
Que faire? I.a Realpolitik
ayant retrou~'é ses droits, il est
interdit de réagir. Comme l'ont
dit et répété M. Bush ou
M. Mitterrand, l'objectif de la,
lIftTe du Golfe était de libérer
.. Koweït. Pas de renverser
Saddam Hussein. C'est ainsi
que les alliés se contentent
'aujourd'hui d'assister passivement,
les bras croisés, au martyre
des populations kurdes ou
etriites. Résultat : après avoir.
gagné la guerre sur le plan
militaire, ils sont peut-être bien
en train de perdre la paix sur le
plan du droit des peuples.
Les alliés sont d'autant, plus
coupables qu'ils sont tous, à des
degrés divers, responsables de
la tragçdie kurde. D'abord
,larcequ'ils leur ont donné ill'
'Rt~x espoirs : après la déroute
militaire de Saddam Hussein,
les Kurdes d'Irak" ont cru qUl"
:œur heure était arrivée. Celle
de la conquête de leur autono- '
mie.
:' Ensuite parce que les alliés,
"'ont jamais reconnu le droit
,!les Kurdes à l'existence. Après
.la Première Guerre mondiale,
,la France et la Grande-Breta-'
'i~ne avaient bien décidé de leur'
construire un pays sur les dé-
:ç~mbres de' l'empire ottoman.'
,Ils en tracèrent même les,
èôntours. Mais l'engagement
:franco-britannique ne fut pas
'tenu. Et le traité de I,ausanne;
'en 1923, raya le Kurdistan de
la carte.
Après les Arabes, les Perses'
et les Turcs, les Kurdes CIlnstituent,
avec 25 millions de personnes
réparties dans cinq
pays, le quatrième peuple du
Moyen-Orient. Il a sa culture
et ses traditions. Mais, à la
différence de tous les autres, il
n'a pas d'État. Il n'est donc pas,
représenté à l'ONU, à Ii' différence
du Koweït. D'où le discours,
lïypocrite, qui consiste à
dire que les alliés ne .pem'ent
venir au secours d'un Etat qni
n'existe pas.
Il ne s'agit Pas de fairl' la
guerre partont où les droits de
l'homme sont menacés. Sinon,
il y aurait trop de guerres à
faire en même temps. Mais Il'S
alliés ne peuvent se la\'er les
mains de l'extermination des
Kurdes a~'ee le m(\me dét:lchement
que, les Soviétiques qui,
en 1944, laissèrent les nazis
liqllider l'insurrection de Varsovie.
Au lieu de se boucher les
yeux et les oreilles, ils doÎ\'cnt
profiter d'une positiun militaire
exceptionnellement favorable
pour œuvrer en favellr d'une
transformation démucratique
de 1'1rak. En sOlltenant tous
ceux qui veulent ml'ttre fin à la
tyrannie. Ell menaçant Saddam
Hussein, s'il poursuit ses tueries,
d'une nom'elle intervention
militaire.
Il ne faudrait pas que leur
triomphe militaire soit entaché,
devant l'Histoire, d'une l'el'Illade
morale. F.-a. G.
Bagdad annonce .
la fin du.soulèvement
Kirkouk, risitée hier par la presse occidentale,
de noureau aux mains des troupes de Saddam Hussein.
Dans son premier discours depuis qu'il
préside le gouvernement irakien, Saadoun
Hammadl a annoncé, samedi soir, la " fin
de la sédition confessionnelle ", proclamé
'que" l'Irak demeurera uni, Indépendant et
libre ", et s'est engagé à des réformes
politiques destinées à Instaurer le multipartisme.
", Maintenant que la sédition
confessionnelle a rendu son dernier souf.
fie et que ses auteurs se sont enfoncés
dans la honte, le temps de la reconstrucilon
et de la réforme est 'tenu ". a-t-Il
déclaré sur les ondes de Radio Bagdad.
Sur le terrain pourtant, la confusion
:deméure. Les forces gouvernementales
ont affirmé avoir repris les villes d'Arbil et
de Dohouk, aux limites de la frontière
turque. Selon le porte-parole du parti
démocratique du Kurdistan (PDK, dirigé
par Massoud Barzanl), ces deux villes,
ainsi que Soulelmanleh, sont bombardées
depuis deux Jours. Des " centaines de
milliers de civils" ont été tués ou blessés,
affirme de son côté, à Damas, le Front du
Kurdistan, coalition des principales f~ac.
tlons de l'opposition Irakienne kurde. Se.
,Ion le porte-parole du' PDK, " plus de
3 millions de Kurdes ont été obligés
d'abandonner leur domicile et de gagner
les montagnes ", et " les combats se
poursuivaient, hier, avec violence dans la
ville de Klrkouk et ses environs ".
Mals des journalistes occidentaux, qui
ont pu visiter hier la cité pétroliére, ont
affirmé qu'elle était bien sous le contrôle
des forces de Bagdad. La chaine de télévision
américaine CNN a d'ailleurs montré'
des immeubles endommagés de la ville,
plusieurs corps gisant dans une rue, des
véhicules Incendiés et un groupe de soldats
gouvernementaux Irakiens. La chaîne
française TF 1, dont une équipe a pu se
rendre sur place, a présenté un reportage
quasi Identique.
Le quotidien Irakien AI-Qadisslyah,
proche du ministère de la Défense, reconnaissait
cependant que les Insurgés te.
nalent toujours " des villes et des vII/ages
Importants " du Kurdistan, comme Ogra,
Ralkhan, Falda et SamII.
Pour le mlolstre irakien de l'Information,
Youssei Hammadi, Il y a eu " coordlnatlorï.,:;entre
les alliés et les rebelles.
Bagdad, a protesté auprès de l'ONU, hier,
cen,lre et les violation répétées » de sûn
espace aérien par. " les" aviations amérlcaine
et saoudienne " et demandé à.
Javier Perez de Cuellar de " prendre des,
mesures pour arrêter ces pratiques provo~
catrices qui constituent une menace:
contre le cèssez-Ie-feu et la souveraineté,
de l'Irak ". En outre, pour Bagdad, le rôle:
de détonateur Joué par l'Iran ne fait pas de;
doute : " Alors qu'il n'y avait aucun:
combat, ni au sud ni au centre de l'Irak,:
les journaux Iraniens et même le président
Rafsandjani ont appelé au renverse-:
ment du président Saddam et assuré que:
les " forces de libération " avalent pris'
Kerbala et Samawa ", a dénoncé le ministre
Irakien de l'Information.
Le Front du Kurdistan a, lui aussi,
lancé un appel urgent au secrétaire générai
des Nations unies pour qu'il Intervienne
Immédiatement afin de " mettre fin
au massacre des civils ". Des réfugiés
égyptiens, soudanais et sri-lankais, qui
ont fui le sud de l'Irak et qui sont arrivés.
hier au Caire à bord d'un avion de ligne
koweïtien affrété par une organisation hu. :
manltalre basée à Genève, ont fait état
d'atrocités perpétrées par l'armée gouvernementale
et affirmé que l'Iran avait fo- '
, manté et armé ia rébeiiion chilte décien.
chée à Bassor~h:!~FP!..~e!lter.J..