Exode (des Kurdes d'Irak) - Institut kurde de Paris

2B UILETIN DE liAISON ET D'INFORMATION
de la presse et des personnalités turques et kurdes, cette
co llecte afencon tré un vif succès auprès de la population
kurde, bien sûr, mais aussi turque, de nombreux établissements
privés voire de municipalités y ont participé.
Dans leur malheur, les Kurdes ont amèrement noté
l'absence de réactions dans le monde arabe, face aux
crimes abominables commis par un dictateur arabe se
proclamant champion du nationalisme arabe. Etats,
partis politiques, associations et personnalités arabes
sont tous restés silencieux devant la tragédie kurde; les
rues d'Alger, de Tunisetde Rabàt, qui quelques semaines
plutôt étaient envahies par des centaines de milliers de
manifestants «déferulant le peuple irakien massacré par
l'Occident impérialiste .. sont restées désertes quand
Saddam Hussein lui-même s'est mis à massacrer à
nouveau les Kurdes et Chiites irakiens.
Projetée sur le devant de la scène mondiale, la question
kurde a été, pour la première fois depuis les années
1920, abordée et débattue par des gouvernements et
parlements occidentaux et, à la demande de la France,
au Conseil de sécurité des Nations-Unies qui lui a
consacré la désormais fameuse «résolution 688 .. consacrant
le «devoir d'ingérence humaniraire ... (voir annexe
1) Elle a dominé le sommet européen du 8 avril qui en
décidant d'une aide humanitaire urgente d'un milliard
de francs et en adoptant la proposition britannique de
création de «zones de sécurité pour les réfugiés kurdes .. a
permis à l'Europe d'abréger les souffrances des Kurdes
irakiens et de «sauver l'honneur .. après cette coûteuse
guerre du Golfe meneé «au nom du Droit .. A l'occasion
de la tragédie kurde l'Europe qui, selon les commentateurs
politiques, «a été quasiment inexisrante .. tout au
long de la crise et de la guerre du Golfe, a pu manifester
a~ec éclat son unité et son existence politique dans la
période d'apès-guerre du Golfe. Finalement, les pressions
de l'opinion publique aidant, elle a su vaincre les
résistances et réticences de l'administration américaine
et'amener les Etats-Unis à endosser les propositions
européennes sur la question kurde.
Cet événement appartenant désormais à l'histoire
kurde et européenne, il nous a paru utile d'en établir cidessous
une chronologie qui, sans être évidemment
exhaustive, retrace jour après jour les faits et déclarations
de ses principaux acteurs au cours du mois d'avril.
Chronologie des événements
Voici, dans un ordre chronologique, les principaux
faits qui ont ponctué l'actualité kurde irakienne d'avril
1991 :
Le31 mars
Après la chute de Kirkouk et les bombardements intenses
des villes d'Arbil, Dohouk et Souleimanieh par les
. forces irakiennes, le Front du Kurdistan, qui regroupe
les divers mouvements de la résistance kurde, lance un
«appel urgent .. au secrétaire général de l'ONU et à la
communauté internationale pour qu'ils «mettent immédiatement
fin au massacre des civils au Kurdistan. Nous
faisons désormais face à une campagne qui a toutes les
cara.ctéristiquesd'un génocide ... Depuis le début de l'offensive
lancée le jeudi 28 mars par les troupes de
Bagdad, la population se jette par centaines milliers sur
les routes de l'exode. A Dohouk, Jalal Talabani,leader
de l'Union Patriotique s'adresse à plusieurs milliers
d'habitants de la ville leur demandant de rester et
combattre, mais terrorisés par les bombardements ;:lériens
etdécouragés par l'indifférence de la communauté
internationale les gens abandonnent massivement leurs
foyers.
Le même jour, à Paris, une quinzaine de personnalités
françaises, parmi lesquelles le secrétaire d'Etat à l'Action
humanitaire, Bernard Kouchner, Yves Montand,
Jacques Séguéla et les professeurs Paul Milliez et A.
Minkowski rendent public un appel demandant aux
Alliés «d' aider !es Kurdesd'lrakpar tous !es moyens,.. Après
avoir fait respecter le droit international, ajoutent les
signataires, il faut faire respecter le droit des hommes.
A Washington, George Mitchell, chef de file de la
majorité démocrate au Sénat demande au gouvernement
américain de «faire intervenir l'aviation pour
abattre les hélicoptères et les avions attaquant les Kurdes,..
Les hélicoptères utilisés par les forces loyales à Sadd am
Hussein «provoquent main tenant un bain de sang et ilfaut
les arrêter,., a de son côté déclaré M. Lee Hamilton,
représentant démocrate de l'Indiana et président de la
Commission des Affaires Etrangères de la Chambre,
qui s'est, cependant élevé contre une intervention
américaine pour soutenir la résistance kurde. Invité à
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