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confidato

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— Sale bâtard ! Mes lieutenants vous retrouveront. Ils vous<br />

feront la peau à petit feu.<br />

— Tss-tss. Tes hommes sont morts, tu le sais bien. Par<br />

mesure de précaution, je vais t’en donner la liste et tu nous diras<br />

gentiment ceux que nous avons oubliés. »<br />

Ce fut la première chose qu’il fit. La première d’une longue<br />

série.<br />

Il n’avait jamais imaginé qu’une telle quantité de souffrance<br />

pût exister. Elle se déversait en lui en continu. Cela dura cent<br />

millions d’années. C’était si atroce qu’il aurait dû s’évanouir,<br />

mais le médikit le maintenait conscient en lui injectant des<br />

doses massives de drogues pendant que les appendices<br />

tourbillonnants l’épluchaient – littéralement. Ils commencèrent<br />

par lui écorcher les jambes des chevilles jusqu’à l’aine,<br />

l’amputèrent de tous ses membres puis retirèrent ses organes<br />

internes l’un après l’autre, ne laissant intact que le bloc cœurpoumons.<br />

Il lui sembla que ses neurones se consumaient et que<br />

ses terminaisons nerveuses se recroquevillaient telles des<br />

araignées passées à la flamme d’un briquet. Le médikit assurait<br />

l’épuration du sang, la régulation endocrinienne et la<br />

stimulation cardiaque.<br />

Fermer les yeux ne servait à rien : la caméra du robot filmait<br />

et transmettait l’image vidéo à Kovall par son propre circuit<br />

neural, de sorte qu’il fut obligé de suivre le supplice du point de<br />

vue de ses bourreaux, même après l’arrachement de ses yeux. Ils<br />

lui laissèrent ses tympans et sa langue.<br />

Par moments, la souffrance refluait, océan palpitant qui se<br />

retire à marée basse mais demeure à portée de vue. Une voix lui<br />

parvenait, posant des questions précises sur le « petit service »<br />

qu’il avait rendu.<br />

Et Kovall répondait. Il n’était plus qu’un hoquet au milieu de<br />

la douleur. Il raconta la façon dont un inconnu l’avait contacté<br />

afin de cacher une femme qui devait transiter par Es Moravi<br />

pendant une semaine. Le courrier électronique provenait d’un<br />

astéroïde habité, Ast Harbin, cependant il y avait de fortes<br />

chances pour que l’adresse d’expédition fût fausse. Du reste,<br />

Kovall n’avait pas cherché plus loin : on le payait grassement<br />

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