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confidato

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Les tueurs installés dans la salle de réception avaient<br />

rapporté des victuailles de la cuisine attenante. Ils s’étaient<br />

avachis sur des chaises finement sculptées dans un bois aussi<br />

rouge que celui de la table ; les accoudoirs et les pieds torsadés<br />

représentaient des serpents prêts à mordre. Les canapés et les<br />

guéridons attestaient du luxe où avaient vécu les anciens<br />

propriétaires. Les tueurs commentaient en riant le zèle de leur<br />

compagnon plus jeune. Xavier connaissait l’un des deux : Wolf,<br />

un mercenaire qui avait déjà servi de garde du corps à des<br />

clients peu regardants. Xavier savait qu’il n’abandonnerait pas<br />

la chasse, quitte à faire sauter la résidence pièce par pièce. Il<br />

n’avait sans doute pas le choix car ses employeurs<br />

n’admettraient pas l’échec.<br />

Le compagnon de Wolf tapa du poing sur la table pour attirer<br />

son attention.<br />

« Lis… Sur ce gros bloc qui sert de pied à la table. Tu vas rire.<br />

— Lis toi-même.<br />

— T’es vraiment pas drôle. Ça dit : Sur ce bloc, le pionnier<br />

Jon Ishaido a foulé pour la première fois le sol d’Hixsour et<br />

fondé Camp Trois.<br />

— Qui ça ?<br />

— Jon Ishaido. Un de nos pères fondateurs, y a cent<br />

cinquante ans. Moi, ça me dit vaguement quelque chose. C’est<br />

marrant… L’ancien proprio a dû cracher une fortune pour<br />

acheter ce caillou. Et il l’a laissé en fichant le camp. Maintenant<br />

qui peut s’intéresser à l’histoire d’Hixsour ?<br />

— Pas moi, en tout cas. Tu n’as qu’à l’emporter si tu veux<br />

garder un souvenir historique. Y a rien d’autre dans cette<br />

baraque, de toute façon.<br />

— Tu rigoles ? Ce truc pèse au moins deux cent cinquante<br />

kilos…<br />

— Si Xavier nous entend, il doit bien se marrer… Au fait, si on<br />

se bougeait ? On a un type à tuer et on n’a pas le droit à l’erreur.<br />

Tu piges ?<br />

— Ouais, ouais… » grommela l’autre en ramassant son<br />

flécheur Baz.<br />

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