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confidato

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pour fournir une planque et se taire. Il n’avait aperçu la femme<br />

qu’une poignée de secondes – ou plutôt le masque qui couvrait<br />

l’intégralité de son visage. Un masque ovale et lisse ne laissant<br />

deviner que des yeux… des yeux d’un bleu profond. Un<br />

capuchon dissimulait le reste de son crâne. Kovall avait convoyé<br />

la femme et un inconnu sans signe distinctif entre la tour<br />

d’ancrage de l’ascenseur et la planque. Puis il avait placé deux<br />

de ses lieutenants en surveillance et encaissé l’argent. C’était<br />

fini… Du moins, c’était ce qu’il avait cru. Car, trois jours plus<br />

tard, tous ses lieutenants étaient morts. La femme et son<br />

accompagnateur s’étaient volatilisés.<br />

Des souvenirs incongrus lui revinrent : un grain de beauté au<br />

coin de la paupière de l’accompagnateur, qu’il n’aurait jamais<br />

cru avoir remarqué. Les mains fines et blanches de la femme…<br />

avec des doigts dépourvus d’ongles.<br />

Les tueurs s’entre-regardèrent.<br />

Il n’en savait pas plus. Tout ce qu’il voulait désormais, c’était<br />

mourir. Par pitié.<br />

« Attends, Kovall. Ce n’est pas fini. »<br />

Et cela dura encore une éternité. La vision de son supplice lui<br />

fut enfin ôtée. Une jauge apparut, flottant dans le néant gris ;<br />

une barre qui se déroulait dans tout son champ visuel et se<br />

grisait lentement par la droite.<br />

« Voilà le temps qui te reste à vivre, dit le chef. Le médikit est<br />

programmé pour s’arrêter dans quatre heures. Si tes<br />

commanditaires te retrouvent d’ici là, tu leur diras que ce que tu<br />

as souffert n’est rien, rien en comparaison de ce qu’ils<br />

souffriront, eux et leurs alliés, s’ils ne laissent pas tomber. La<br />

fille est à nous. »<br />

Kovall les entendit relever la porte de l’entrepôt puis partir.<br />

Non loin de là, le bourdonnement du médikit lui parvenait. Il se<br />

trouvait dans un état de conscience étrange. La douleur coulait<br />

toujours dans ses veines, non plus noire mais d’un rose pâle. Le<br />

temps, lentement, se réordonna.<br />

Quand la jauge fut à moitié pleine, des pas résonnèrent sur le<br />

ciment de l’entrepôt. On lui souleva le crâne avec délicatesse.<br />

Puis une voix masculine, mal assurée :<br />

« Bon sang, il y en a partout…<br />

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