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confidato

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pour un flocon de neige, n’importait l’infime poussière à la base<br />

de sa cristallisation.<br />

Les jours passaient. La diversité de la jungle recelait sa propre<br />

monotonie, et Xavier perdit peu à peu la notion du temps. Cet<br />

engourdissement mental n’était pas pour lui déplaire. Se<br />

concentrer sur le présent, devenir une machine à survivre, lui<br />

évitait de penser à ce qu’il allait trouver au bout. Valrin, quant à<br />

lui, n’avait aucun effort à faire : sa haine agissait comme leur<br />

seconde peau polymère, laissant sortir les toxines mais ne<br />

laissant rien entrer.<br />

Après le repas du soir, ils gonflaient leurs tentes-bulles<br />

indéchirables et se déchaussaient avant d’y pénétrer. Leurs<br />

bottes avaient été conçues pour se sceller en en rapprochant les<br />

bords : pas de risque de se faire piquer par un insecte qui y<br />

aurait trouvé refuge pour la nuit. Fesoa, qui avait négligé ce<br />

rituel, découvrit un matin une masse ressemblant à des grains<br />

de riz gluant. Il en fut quitte pour les extraire un par un avec la<br />

lame de son couteau.<br />

Les treillis, quant à eux, étaient taillés dans un matériau soidisant<br />

intelligent, censé – entre autres – maintenir une<br />

température égale au niveau de la peau. Ils s’aperçurent vite que<br />

ce n’était que de la théorie. Les fibres étaient, quant à elles,<br />

programmées pour se recoller après n’importe quelle coupure,<br />

« un cauchemar de fabricant de vêtements », avait commenté<br />

Yavanna. Xavier n’était pas pressé de découvrir si la notice avait<br />

là aussi exagéré. Mais il souffrait plus que ses compagnons des<br />

conditions de voyage. Il n’était pas blindé comme l’était Valrin,<br />

ni entraîné comme les mercenaires. La crasse, la fatigue, la peur<br />

lancinante d’être déchiqueté ou infecté étaient autant de pieds<br />

de nez à la noblesse de sa quête.<br />

Parfois les attaques d’animaux arrivaient par vagues<br />

coordonnées, parfois c’était un chasseur solitaire. Les noms que<br />

les scientifiques de l’avant-poste leur avaient donnés ne<br />

laissaient guère de place à l’imagination, mais ils avaient<br />

l’avantage d’être fidèles dans la description : les bondisseurs, les<br />

arrache-tête, les tenailles, les vitrioleurs, les tarauds, les<br />

araignées-sangsues, les férox… Sur chaque planète, la vie se<br />

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