05.07.2013 Views

Aventuriers de la s..

Aventuriers de la s..

Aventuriers de la s..

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

éunissent sur <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce pour prendre le pouvoir et enfin voter les<br />

mesures courageuses que leurs maris trop lâches n’osent pas<br />

voter.<br />

Le sujet était vraiment audacieux pour l’époque.<br />

L’auteur, un petit chauve grassouillet, monta sur scène et<br />

salua <strong>la</strong> foule en joie. Il se nommait Aristophanès et était <strong>de</strong>puis<br />

quelques mois le favori du public athénien. Il avait déjà écrit<br />

une pièce baptisée Les Nuées dans <strong>la</strong>quelle il osait se moquer<br />

ouvertement du grand philosophe Sokratès qu’il faisait passer<br />

pour un pédant misogyne. Dans Les Guêpes il ridiculisait les<br />

juges, présentés comme corrompus et égoïstes, et les<br />

aristocrates qui s’accab<strong>la</strong>ient <strong>de</strong> procès inutiles pour <strong>de</strong>s<br />

futilités.<br />

Rien ne l’arrêtait. Après s’être moqué <strong>de</strong>s philosophes, <strong>de</strong>s<br />

juges et <strong>de</strong>s aristocrates, il s’était attaqué à son plus illustre<br />

concurrent, l’auteur Euripi<strong>de</strong>, qu’il rail<strong>la</strong>it dans Les Grenouilles.<br />

Dans Les Oiseaux il se moquait <strong>de</strong>s Athéniens qui veulent<br />

toujours faire <strong>la</strong> guerre à leur voisin sous <strong>de</strong>s prétextes<br />

quelconques. Dans Les Cavaliers il s’attaquait carrément au<br />

chef <strong>de</strong> l’État, Cléon, qu’il présentait comme un tyran stupi<strong>de</strong>.<br />

Dans Ploutos, il dénonçait <strong>la</strong> manière dont les richesses sont<br />

redistribuées entre aristocrates et gens du peuple.<br />

Ce nouvel auteur était le premier à utiliser un <strong>la</strong>ngage très<br />

cru pour montrer comment parlent vraiment les gens.<br />

Aristophanès n’avait pas peur d’utiliser les mots grossiers, <strong>de</strong><br />

parler <strong>de</strong> « cul », <strong>de</strong> sexe, d’argent et <strong>de</strong> politique. Il proposait<br />

un nouveau théâtre avec <strong>de</strong>s scènes entrecoupées <strong>de</strong> chœurs, <strong>de</strong><br />

musique, <strong>de</strong> danse. Il inventa un intermè<strong>de</strong>, <strong>la</strong> « parabase »,<br />

durant lequel l’acteur principal enlevait son costume <strong>de</strong> scène et<br />

d’un ton sérieux se mettait à parler <strong>de</strong> morale au nom <strong>de</strong><br />

l’auteur.<br />

Ces instants transformaient son théâtre en vraie tribune<br />

politique.<br />

Tout le mon<strong>de</strong> se <strong>de</strong>mandait jusqu’où iraient <strong>la</strong> témérité <strong>de</strong><br />

cet auteur et <strong>la</strong> patience du pouvoir en p<strong>la</strong>ce.<br />

Toujours est-il qu’il faisait salle comble et que le public<br />

athénien riait à gorge déployée. Personne n’osait s’attaquer à<br />

cette ve<strong>de</strong>tte qui faisait se pâmer <strong>la</strong> cité.<br />

- 210 -

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!