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Aventuriers de la s..

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ŕ Tous les grands comiques n’ont pas appartenu à notre<br />

« club » mais nous en avons eu quand même beaucoup. De<br />

même vous découvrirez <strong>de</strong>s humoristes dont vous n’avez jamais<br />

entendu parler et qui pourtant ont été <strong>de</strong> grands innovateurs.<br />

L’Histoire n’a parfois retenu que leurs copieurs médiatisés.<br />

Puis Stéphane Krausz leur présente un livre illustré <strong>de</strong><br />

personnages déguisés.<br />

ŕ Je dois vous parler <strong>de</strong>s bouffons. Le statut <strong>de</strong>s bouffons<br />

royaux, les « fous du roi », était très étrange. D’abord en France,<br />

par exemple du XIV e au XVII e siècle, ils étaient directement<br />

nommés par le roi sans aucun avis extérieur. Ils étaient très bien<br />

payés et seuls autorisés à ne pas respecter les règles <strong>de</strong> <strong>la</strong> Cour.<br />

Vu qu’ils pouvaient se moquer <strong>de</strong>s vassaux du roi, ces <strong>de</strong>rniers<br />

leur versaient <strong>de</strong>s pourboires pour être sûrs <strong>de</strong> ne pas <strong>de</strong>venir <strong>la</strong><br />

cible <strong>de</strong> leur spectacle. Certains bouffons comme Triboulet ou<br />

Briandas ont ainsi accumulé <strong>de</strong> vraies fortunes.<br />

ŕ C’était le métier rêvé, dit Isidore.<br />

ŕ Pas vraiment. D’abord tout le mon<strong>de</strong> les craignait, et puis<br />

beaucoup les haïssaient. Dans <strong>la</strong> symbolique sociale, ils étaient<br />

censés prendre sur eux <strong>la</strong> part <strong>de</strong> mal du souverain. On<br />

considérait que les bouffons étaient <strong>de</strong>s incarnations du diable.<br />

ŕ Ils recevaient le maximum <strong>de</strong> privilèges et le maximum<br />

<strong>de</strong> haine ? s’étonne Lucrèce.<br />

ŕ Aux yeux du peuple ils étaient <strong>de</strong>s sortes <strong>de</strong><br />

paratonnerres, qui <strong>de</strong>vaient décharger <strong>la</strong> colère du roi contre ses<br />

vassaux. Et aussi <strong>la</strong> colère <strong>de</strong>s vassaux contre le roi.<br />

ŕ Par <strong>de</strong>s b<strong>la</strong>gues ?<br />

ŕ Par <strong>de</strong>s phrases <strong>de</strong> « dédramatisation ». Mais si on les<br />

admirait pour leur esprit on les méprisait pour leur essence.<br />

D’ailleurs ils n’étaient pas considérés comme <strong>de</strong>s chrétiens, ils<br />

étaient interdits <strong>de</strong> sépulture chrétienne.<br />

ŕ Jusqu’à quand en France ?<br />

ŕ En fait, avec le recul, Molière peut être considéré comme<br />

le <strong>de</strong>rnier bouffon. Ou plutôt, <strong>de</strong>vrais-je dire, c’est lui qui a<br />

transformé <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong> bouffon en celle <strong>de</strong> « comédien<br />

ordinaire du roi ». Du coup ce métier <strong>de</strong>venait une sorte <strong>de</strong><br />

travail <strong>de</strong> fonctionnaire.<br />

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