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— Retirer la poutrelle n’est pas le plus important, ce qu’il faut c’est le sortir d’ici et le transfuser.
Franchement Chuck, si j’avais le choix...
— Mais tu as le choix, dit-il doucement, si doucement que je faillis ne pas l’entendre. Nous pouvons le
laisser mourir.
J’inspirai vivement. Ce n’était pas une option. Mais je savais que si j’essayais d’expliquer que ce
n’était tout simplement pas dans ma nature de laisser quelqu’un mourir juste parce que ça m’arrangeait,
Chuck ne comprendrait pas. Je devais lui donner une raison... raisonnable. Ce ne fut pas difficile.
— Si Tyler meurt parce qu’il m’a sauvé la vie, Chuck, combien de temps crois-tu que Louis me
laisserait vivre ? Il provoquerait une dette de sang entre grand-père et lui. Le défierait. Et vu que c’est un
salopard sans scrupule ni morale, il gagnerait. Tu aurais envie de vivre dans une meute sous les ordres de
Brandkel ?
Il soupira. Il n’avait pas pensé à ça.
— Non, reconnut-il. Mais si je lâche, nous risquons de mourir tous les trois. Es-tu prêt à prendre le
risque ?
J’hésitai. Puis te dévisageai.
— Oui. Il le faut.
Il soupira de nouveau mais plus fort.
— Alors il va falloir que tu sois vraiment, mais vraiment très rapide, Indy, sinon, toi, moi et ce type,
nous allons vraiment le regretter pendant, oh ! au moins une seconde. je souris, allai tapoter son biceps
enduit de graisse et continuai.
— J’ai confiance en toi, Chuck. Tu feras un formidable chef de meute un jour.
— Il faudrait déjà que je survive, grogna-t-il. Bon, allons-y.
Il se redressa, courba le dos sous la poutre et me fit signe, trop concentré pour parler.
Chuck se redressa et je vis les vaisseaux de ses yeux céder sous l’effort immense, les noyant de sang.
Je tirai de toutes mes forces sur la poutre et la fis glisser bien plus facilement maintenant que la chair
de Tyler ne la retenait plus. Chuck oscillait, le visage rouge, les yeux déments.
Je plaçai vivement la poutre sur celle que tenait Chuck et il s’effondra, ne me laissant pas le temps de
la caler correctement. Sous nos yeux horrifiés, elle commença à osciller.
— Il faut filer, hurlai-je, vite !
Il attrapa le corps de Tyler et se glissa dans le trou, pied en avant, tirant Tyler à toute vitesse.
Derrière nous, les poutres grinçaient, oscillant de plus en plus. Je me précipitai derrière eux.
Contrairement à Chuck, je n’étais pas un loup et je laissai des lambeaux de peau sur les tronçons acérés.
J’entendis un bruit déchirant derrière moi, poussai Tyler de toutes mes forces et émergeai dans la lumière
quelques secondes avant que l’édifice ne s’effondre.
Les loups épuisés et couverts de poussière me dévisagèrent. Deux ambulances étaient là, dont celle,