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Je comprenais mieux pourquoi Axel avait accepté de m’aider. Ce n’était pas seulement l’argent, mais
aussi une forme de reconnaissance envers grand-père.
Il s’était étiré, faisant jouer les muscles de ses épaules, noués par la tension.
— J’ai rejoint les semis. J’ai été accepté. Fin de l’histoire.
— Je suis désolé, avais-je fini par dire au bout d’un moment. C’est moche.
— Oui.
Ce fut la dernière fois que je lui posai une question sur sa vie personnelle. Ses réponses étaient trop
douloureuses.
Enfin, pour mes dix-sept ans, Axel m’apprit à me battre.
En fait, il avait commencé dès le départ. Il me montrait comment utiliser la force d’un loup-garou
contre lui, mais il était trop grand et trop fort pour que je puisse vraiment en tirer une leçon. Lorsque je
fus presque aussi grand que lui, bien que beaucoup moins fort, les vrais cours débutèrent.
J’avais mis mon ego de côté lorsque Axel me battait à la course, en endurance ou en force. Je savais
qu’il était plus fort et plus rapide. Cependant, avec tout ce qu’il m’avait appris, je pensais sincèrement
que j’allais arriver à le toucher en combat singulier.
À la première leçon, je terminai le nez dans la poussière. À la deuxième aussi. À la millième, pas
mieux. Il était comme un feu, comme un ouragan. Que ce soit sous sa forme humaine ou sous sa forme de
semi (je faisais le mur à ce moment-là afin de le combattre sous la pleine lune), il me mettait une raclée.
Il évitait de me mordre. Sous sa forme de semi, il ne risquait pas de me contaminer, mais il était très
prudent. Car il m’aurait arraché un membre en une seconde. Pour donner une idée de son incroyable
puissance, la pression d’une mâchoire de rottweiller est de 149 kg/cm2. Celle d’un loup-garou est de 560
kg/cm2. Avec le même poids qu’un mastiff, à quelques kilos près, Axel développait dix fois plus de
puissance. Il pouvait lancer un gros rocher à plus de cent mètres. Il l’a déjà fait, je l’ai vu.
Pour vaincre un loup-garou, soit on est Superman, soit on a une très grosse arme.
Je conseille le bazooka.
Moi qui ne voulais pas tuer mes anciens copains, juste les obliger à me respecter, je devais apprendre
à les combattre.
Mais nos luttes laissaient des traces sur mon visage et mon corps.
Mon entraînement avec Axel ne m’avait pas, jusque-là, laissé beaucoup de blessures, essentiellement
parce qu’il me faisait accroître ma force, mon agilité et ma résistance. Personne n’avait eu de soupçons.
Ma première session avec Axel me montra à quel point j’allais en baver. Je dus trouver une solution. Je
ne voulais pas qu’on me pose des questions sur mes bleus. Surtout Nanny, dont le regard perçant et
maternel me mettait mal à l’aise.
Pour cela, pendant toute une semaine je provoquai Chuck. Il n’était pas assez intelligent pour
comprendre ce que je faisais et suffisamment idiot pour contrevenir aux consignes de grand-père. Afin
qu’il ne soit pas puni, je m’arrangeai pour que tout le monde voie bien que j’étais l’agresseur, pas