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Axel jeta un coup d’œil à la lune qui pâlissait et se leva, s’étirant.
— Écoute, ça a été super intéressant, mais je crois qu’il faut que tu rentres à présent. Tes grandsparents
doivent être fous d’angoisse et te chercher partout. Je n’ai pas envie qu’ils suivent ta piste
jusqu’ici et en tirent de mauvaises conclusions.
Je hochai prudemment la tête, parce qu’elle me faisait encore mal. Il récupéra le quad qui s’était
docilement arrêté dès que la clef fixée à mon poignet avait été arrachée. je fis alors quelque chose
d’étrange.
— On... on pourrait peut-être se revoir ? lui proposai-je. J’aimerais bien que tu me parles des semis.
On me raconte des tas de trucs sur vous mais apparemment, ce n’est pas la réalité.
— Comme quoi ? dit-il d’un ton amusé.
J’hésitai. Il ne m’avait pas dévoré, mais être franc risquait de le mettre en colère. Il comprit mon
hésitation.
— Vas-y, je ne te ferai rien.
— Euh, que vous êtes dangereux.
— C’est exact, dit-il avec une certaine satisfaction.
— Que vous êtes fous.
— Certains d’entre nous, rectifia-t-il avec tristesse.
— Que vous mangez tout ce qui bouge, avec une nette préférence pour les humains lorsque vous vous
transformez.
Il se raidit.
— Je ne t’ai pas mangé.
— C’est bien pour ça que j’aimerais en savoir plus.
II m’observa un long moment et se crispa. Je crus qu’il allait me dire non.
— C’est d’accord, finit-il par dire.
— Quoi ?
— J’ai dit : c’est d’accord. Je suis aussi curieux de connaître la vie en meute, que toi celle des semis.
Ce sera un échange de bons procédés.
J’étais tellement étonné que je mis un moment à lui répondre.
— Euh, tu as un portable ?
Il sourit et, croyez-moi, vu la longueur de ses crocs, ce n’était pas agréable.
— Évidemment que j’ai un portable, qu’est-ce que tu crois ?
Je lui donnai mon numéro de téléphone. Je démarrai le quad et me retournai, comme si l’idée venait