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la grâce d’une dame bien élevée.
Seamus, le visage concentré, la regardait avec adoration. Je frémis. Si ça c’était pas un coup de
foudre, je ne m’appelais pas Indiana ! Nanny se fit son thé et le but avec délectation. Le visage de Seamus
s’illumina lorsqu’elle le remercia d’une voix douce.
Puis il s’arracha à la fascination et me regarda.
— Il va falloir qu’on se débarrasse du monstre, mon garçon, dit-il. On peut pas le laisser avec le cul à
l’air dans mon jardin !
— Seamus, répondis-je, pourquoi avez-vous dit à Katerina que les loups-garous allaient la dévorer ?
On avait un accord, non ?
Il planta son regard dans le mien. Ses yeux étaient injectés de sang, mais il paraissait étonnamment
lucide.
— J’ai paniqué, admit-il. Complètement. J’ai vu ce monstre. Il ne se cachait pas. J’ai su que si Kat
revenait, il allait la réduire en pièces. Je ne savais pas si j’étais capable de le tuer ou pas. Je n’ai pas
voulu courir le risque. Lui faire croire que j’étais fou était la seule solution pour la faire fuir.
Nanny se redressa. Soupira. À voir son visage, ça lui avait bien plu d’être traitée comme... une
humaine faible et fragile. Elle posa sa tasse.
— Nous éliminons les humains qui sont au courant du secret de la meute. Ce n’était pas très malin ce
que vous avez fait, Seamus. Vous auriez pu parler de fantômes, de souris géantes, de lapins bleus ou
d’éléphants roses mais certainement pas de loups-garous. Maintenant, Katerina... autant que vous... êtes
vraiment en danger.
Seamus écarquilla les yeux et se tourna vers elle.
— Vous... vous, dit-il d’une voix étranglée, vous êtes une...
— Une louve, oui, répondit Nanny comme si elle annonçait tous les jours qu’elle était un garou plein
de poils.
Seamus dut se sentir une faiblesse du côté des genoux, parce qu’il se laissa tomber d’un seul coup sur
le second sofa et la dévisagea d’un air incrédule.
— Mais... mais le garçon n’est pas...
— Non, répondit-elle, hélas ! Mais moi si. Et Chuck aussi.
Cela me rappela quelque chose. Je fronçai les sourcils.
— À ce sujet, j’ai une question. Vous dites que le semi, le garou qui nous a attaqués, s’était montré. Il
a dû se cacher et rester sous le vent lorsque Chuck est arrivé. Mais lorsque Chuck patrouillait autour de
votre maison tout à l’heure, vous l’avez pris pour un gros chien. Je ne comprends pas. Pourquoi ne
l’avez-vous pas reconnu comme un loup-garou ?
La respiration de Seamus se bloqua sous le choc.
— Quoi ? s’exclama-t-il. Vous voulez dire que vous vous transformez pas tous en monstres comme