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Il déglutit.
— Je demande à ce qu’on me loue un hélico tout de suite. Et pour Katerina ?
— Je m’en occupe.
Je raccrochai encore une fois. Et composai frénétiquement le numéro de Katerina. Qui n’avait
certainement jamais oublié son portable.
Elle répondit à la seconde sonnerie.
— Oui ? répondit-elle d’une voix prudente, le bruit sourd du moteur en fond.
— Katerina ? Où es-tu ?
— Est-ce que ta famille a les moyens de localiser un téléphone, comme dans les films ?
Je mis quelques secondes à réaliser la bizarrerie de sa question.
— Hein ? Mais enfin de quoi parles-tu ?
— Indiana, tu ne m’arrêteras pas. Mais j’aimerais bien éviter la course avec les motos noires ou les
voitures noires lancées aux trousses de la gentille. Parce que la gentille, c’est moi, que je ne conduis pas
très bien et que la poursuite sera donc très courte.
Je ne pus m’empêcher de sourire en dépit de la gravité de la situation.
— Enfin, Katerina, nous ne sommes ni des espions, ni des membres du gouvernement ! Et puis des
choses comme celles-là n’arrivent que dans les James Bond, pas dans la vie réelle. Qu’est-ce que tu vas
imaginer ?
— Mais vous avez des gardes du corps. Et Tyler aussi. Je n’ai jamais vu de familles qui ont des
gardes du corps. Du moins, pas dans notre Montana. Tu as emmené mon père. Et je ne sais pas pourquoi,
mais j’ai le net sentiment que son départ n’a absolument rien à voir avec une cure de désintoxication...
Je m’efforçai de donner à ma voix une note incrédule.
— Katerina, tu ne vas pas faire six à sept heures de route parce que tu vois des complots là où, je
t’assure, il n’y en a pas du tout !
— Ça ne me gène pas. La voiture de Tyler est vraiment confortable, répondit-elle d’une voix très
calme. Je viens donc juste voir mon père et votre fameuse clinique, m’assurer que tout va bien pour
l’unique personne de ma famille qui me reste sur cette terre et ensuite, je rentrerai tranquillement à la
maison. Est-ce clair ?
Lumineux. Sauf que si Louis était vainqueur et qu’elle était là, il la tuerait.
— Cela ne va pas être possible, Katerina. Ton père est déjà entré en cure, tu ne pourras que voir la
clinique et éventuellement le directeur.
Bon, au moins je pourrais l’amener jusqu’à l’hôpital où se trouvait maman, afin de la convaincre. En
prévenant les fées de se cacher et les vampires de ranger leurs crocs, ça devrait pouvoir le faire.
— Oh, mais ça ne me dérange pas, rétorqua-t-elle. Et une fois que nous aurons parlé au directeur de la