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— C’est <strong>ce</strong> que faisaient les Quilimba, une ancienne tribu aztèque. Ils avaient l’odorat très développé.<br />
Le fait de se renifler permettait également de repérer <strong>ce</strong>ux d’entre eux qui étaient malades. C’était à la<br />
fois de la politesse et de la prévention thérapeutique.<br />
Katerina h<strong>au</strong>ssa les sourcils. Tyler <strong>au</strong>ssi, vu que je venais d’inventer la tribu des Quilimba. Elle<br />
ouvrit la bouche pour poser d’<strong>au</strong>tres questions. Probablement sur mon agilité, et je l’interrompis.<br />
— Dis-moi, tu es nouvelle, pourtant tu semblés connaître Tyler.<br />
Elle sourit.<br />
— J’avais raté mon bus. Je faisais du stop. Quand tout à coup, je vois passer <strong>ce</strong>tte incroyable voiture.<br />
Une Mer<strong>ce</strong>des flambant neuve, avec les ailes papillon. Le genre de voiture que tu vois dans les films<br />
tournés à Los Angeles, pas dans le Montana. Ça m’a tellement étonnée que j’ai arrêté de tendre le pou<strong>ce</strong>.<br />
J’ai vu la fabuleuse voiture rebrousser chemin et s’arrêter devant moi. Et un type en sortir, en faire le tour<br />
et m’ouvrir la porte. Le truc le plus galant qu’on m’ait jamais fait de ma vie.<br />
Elle était toute rose. Je n’arrivais plus à respirer.<br />
— La plus jolie fille du campus fait du stop, je n’allais tout de même pas la laisser arriver en retard le<br />
premier jour, rit Tyler, très à l’aise. Je lui ai dit que j’allais à l’université et que je serais honoré qu’elle<br />
m’accompagne.<br />
— Je lui ai répondu : « Jolie voiture, un peu ostentatoire pour un étudiant, non ? »<br />
— Non seulement la fille était superbe, mais en plus elle connaissait des mots compliqués. Je suis<br />
tombé amoureux.<br />
Ils rirent ensemble. Je grinçai des dents. À propos de mots compliqués, là je le trouvais<br />
condes<strong>ce</strong>ndant et superfétatoire. Mais ne prononçai <strong>au</strong>cune des phrases qui me brûlaient la langue.<br />
— Et toi ? Tu habites où ? Tu viens comment ? demanda Katerina.<br />
Je fis mon plus joli sourire à Tyler. Et mentis sans vergogne.<br />
— Au nord de Missoula. Et en bus bien sûr, comme toi !<br />
— Chic ! Moi <strong>au</strong>ssi j’habite <strong>au</strong> nord. On pourra venir ensemble, c’est cool !<br />
Ce fut <strong>au</strong> tour de Tyler de grin<strong>ce</strong>r des dents.<br />
— Ce n’est pas la peine, proposa-t-il à Katerina, je peux venir te chercher le matin.<br />
Katerina se raidit.<br />
— C’est super gentil, Tyler, mais non. Je prendrai le bus comme tout le monde.<br />
Nota bene : planquer ma voiture vite fait. Et ne rien proposer à Katerina qui semblait un poil<br />
sus<strong>ce</strong>ptible.<br />
Malheureusement Tyler était un type intelligent. Un gros lourd <strong>au</strong>rait insisté et se serait fait jeter. Lui<br />
laissa couler, comme si ça n’avait <strong>au</strong>cune importan<strong>ce</strong>.<br />
Mais je vis de nouve<strong>au</strong> l’éclair froid dans ses yeux. S<strong>au</strong>f que <strong>ce</strong>tte fois-ci, c’était contre moi qu’il