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catastrophe !
Katerina était à ses côtés, ses yeux verts brillants de colère, et aussi d’inquiétude pour ma profonde
blessure.
— Tu le savais ! gronda-t-elle comme une vraie louve. Tu savais que ton ami Axel allait venir à notre
secours, pourquoi ne nous as-tu rien dit ? J’ai failli mourir de peur au moins vingt fois !
Je m’autorisai à me détendre un peu et toutes les douleurs de mon corps décidèrent à cet instant de se
rappeler à moi. Je grimaçai.
— Parce que Axel n’était pas sûr lui-même d’arriver à convaincre les semis de venir. N’oublie pas
que nous les traquons et les tuons chaque fois que nous en avons l’occasion. Nous sommes leur Némésis,
Katerina, pourquoi nous aideraient-ils ? Je ne voulais pas te donner de faux espoirs.
Sa fureur s’éteignit. Elle hocha la tête. Elle comprenait.
— Hum. Bon, qu’est-ce qu’on fait maintenant qu’on ne va plus servir de dîner à tes copains ?
— Les semis devraient avoir le dessus, mais on ne peut pas en être sûr, dit mon grand-père d’une voix
faible, pas avec ces maudites balles d’argent. Nous devons évacuer le ranch.
— Bien, fît ma grand-mère, j’ai préparé ce qu’il faut.
Elle inclina une torchère à droite puis à gauche et, à la grande stupeur de Seamus et Katerina, une
cache apparut, avec des brancards et tout ce qu’il faut pour soigner ou déplacer des gens. La cache se
continuait par un long couloir. Grand-père me l’avait montrée alors que j’avais à peine dix ans.
— Il mène jusqu’à quatre kilomètres à l’extérieur, indiqua ma grand-mère. Il a été creusé il y a des
dizaines d’années, par nos ancêtres afin de nous permettre de nous échapper si des humains découvraient
notre existence.
Elle fit signe à Chuck de mettre mon grand-père sur le brancard.
— J’avoue que je n’imaginais pas qu’il nous servirait à fuir notre propre race, continua-t-elle avec une
trace d’amertume. Allons-y, j’ai fait préparer des voitures. Nous allons nous replier dans une autre cache
jusqu’à ce que nous y voyions plus clair. Katerina, Seamus, vous êtes les plus lents, allez-y en premier.
Katerina voulait rester avec moi, mais un regard de ma grand- mère la cloua sur place et elle obéit.
Les loups la suivirent, puis grand-mère et grand-père. Incapable de marcher, j’étais le dernier, placé sur
un brancard roulant. Ce n’était pas très glorieux, mais au moins, je pouvais les suivre.
Chuck s’en empara avec un sourire de petit garçon. Je sentis qu’il allait s’éclater à jouer aux autos
tamponneuses lorsque soudain un bruit de porte qui explosait nous fit sursauter. J’étais près du mur. Je
levai la main à toute vitesse, poussai la torchère qui pivota. Le mur se referma.
— Mais... mais qu’est-ce que tu fais ? s’exclama Chuck, ahuri.
— Chuck, écoute-moi très attentivement. Je veux que tu te transformes en loup et que tu files d’ici, tu
m’entends ? Tu n’as pas l’odeur de grand-mère, grand-père ou la mienne. Ils ne te suivront pas. Et je ne
veux pas qu’ils repèrent le passage secret. Porte-moi à l’étage avant et saute du premier.
Son gros front se plissa.