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Il est donc plutôt en déficit.
Tyler grogna.
— Évidemment, j’ai demandé aux banques de m’aider.
— Mais tu ne peux pas obtenir de crédit si facilement si ta société n’est pas solvable, répliquai-je
vivement, content d’avoir bien révisé mes cours pendant ma maladie. Tu devrais emprunter trop cher,
l’achat de ma société te coûterait une fortune, et il ne serait plus intéressant pour toi. De plus, nous
sommes dans un contexte économique difficile, emprunter est compliqué, les banques n’ont pas de
liquidités. Elles ne prêtent pas, trop occupées à essayer de s’en sortir. Il me suffît de démontrer à quel
point ta position est fragile et mes actionnaires ne te feront pas confiance. Ils ne te vendront pas.
Le professeur laissa Tyler digérer mes paroles puis applaudit.
— Bravo, je vois que M. Teller a bien révisé ses cours. Il a parfaitement raison. Désolé, monsieur
Brandkel, mais votre OPA hostile a échoué. Passons maintenant au cas numéro deux. Y a-t-il deux autres
victimes dans la salle qui voudraient en débattre ?
Chuck jappa, enthousiasmé par ma victoire. Je serrai les dents.
Le professeur qui n’avait pas encore remarqué mon espèce de gros veau poilu s’immobilisa, stupéfait.
— Mais qu’est-ce que...
— J’ai une autorisation, lançai-je rapidement. Tout a été réglé. Chuck, sois sage.
Et je lui donnai une petite tape sur le museau.
Il me jeta un regard de reproche mais ne grogna pas.
Après un dernier coup d’œil incrédule à l’énorme loup, le professeur écarquilla les yeux mais
n’insista pas.
Encore sous le coup de sa défaite, Tyler me fusilla du regard, ce que j’ignorai avec constance. Puis il
se pencha vers Katerina et murmura quelque chose. Il sourit de sa propre remarque, mais je décelai
quelque chose de bizarre. Si Tyler retrouva rapidement toute sa superbe, Katerina, elle, semblait tendue.
Et furieuse.
Mon cœur se serra. Était-elle en colère contre moi parce que je n’étais pas passé la chercher ? Ou
parce que j’avais refusé qu’elle vienne alors que j’étais malade ?
Pourtant elle me souriait lorsqu’elle croisait mon regard, et restait de marbre devant les pitreries de
Tyler.
Ce n’était pas contre moi qu’elle était en colère, je fus surpris du soulagement que j’éprouve. C’était
terrible l’ascendant qu’elle avait pris sur moi. Pire qu’une louve alpha.
Tyler avait fait quelque chose. Quelque chose qui lui avait beaucoup déplu.
Je n’eus l’explication du mystère que quelques heures plus tard, à la cafétéria. Plusieurs gars de ma
promotion vinrent me féliciter pour ma démonstration de tout à l’heure. Je les saluai amicalement, mais