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Il hocha la tête.<br />
— Il y en avait un ou deux. Mais bien moins que des lapins bleus carnivores. Avec des grandes dents.<br />
Ils étaient effrayants. Et les éléphants roses n’arrêtaient pas de barrir, je t’assure, je suis à moitié sourd !<br />
— Tu as eu un épisode psychotique, c’est ça ? réalisa enfin Katerina.<br />
Il hocha la tête.<br />
— Le pire depuis mon retour de la guerre. Le <strong>ce</strong>rve<strong>au</strong> de ton p<strong>au</strong>vre père est en train de partir en<br />
lambe<strong>au</strong>x. Et je crois bien qu’il va falloir que j’arrête vraiment l’alcool.<br />
Elle eut un sourire incrédule. Celui d’une fille qui a trop souvent entendu son père faire <strong>ce</strong>tte<br />
promesse.<br />
— Ce serait génial, murmura-t-elle, oui, vraiment.<br />
— Bien que tu ne sois pas un lapin, tu es en train de devenir bleue, fit Nanny d’une voix sévère. Que<br />
tout le monde entre dans la maison avant que <strong>ce</strong>tte enfant ne tombe malade !<br />
De nouve<strong>au</strong>, je souris en voyant Seamus obéir sagement. Katerina me suivit. Chuck et Axel restèrent<br />
dehors afin de patrouiller. À moins que des dizaines de se mis ne nous tombent dessus, nous étions en<br />
sécurité pour l’instant.<br />
Heureusement, il y avait six chambres dans la maison. Nanny demanda à Seamus de l’aider et <strong>ce</strong>lui-ci<br />
posa son fusil près de l’entrée, <strong>au</strong> grand soulagement de Katerina. Suivant mes instructions, Nanny et<br />
Seamus montèrent.<br />
Nous étions enfin seuls.<br />
Katerina me regarda. Puis se jeta dans mes bras. Je la sentis qui tremblait de froid et d’émotion. Puis<br />
petit à petit, alors que je la serrais fort, elle <strong>ce</strong>ssa de trembler. Elle releva la tête. Je plongeai dans son<br />
regard. Et <strong>ce</strong> fut comme si le même feu nous embrasait d’un seul coup.<br />
Mais je ne me penchai pas sur elle. Je n’embrassai pas sa bouche qui m’appelait et <strong>ce</strong> fut si dur que<br />
mes muscles tressaillaient. Je la conduisis vers le sofa de cuir rouge et la fis s’asseoir. Puis je cachai mes<br />
mains qui tremblaient et m’assis en fa<strong>ce</strong> d’elle. Loin.<br />
Elle rayonnait, c’est le seul mot que je trouvais. Tellement soulagée par <strong>ce</strong> dénouement heureux de la<br />
crise qu’un énorme sourire flottait sur son visage, même si je sentais que mon attitude réservée la rendait<br />
perplexe. Nos sentiments étaient à l’opposé. Elle était radieuse, j’étais terrifié. Et je ne pouvais<br />
absolument rien lui dire. Pire, j’allais devoir lui mentir. Encore. Si j’avais été comme Pinocchio, mon nez<br />
serait en train de franchir les limites de l’Etat. Je me raclai la gorge. Et me lançai :<br />
— Mon grand-père possède une clinique de désintoxication. Très effica<strong>ce</strong>. Y compris pour les<br />
problèmes d’alcoolisme. En trois semaines, les médecins peuvent faire décrocher ton père de son<br />
addiction. En dou<strong>ce</strong>ur. J’ai téléphoné. Ils ont une pla<strong>ce</strong>. Ils peuvent le prendre tout de suite.<br />
Je la vis fron<strong>ce</strong>r des sourcils, suspicieuse, et son nez arrogant pointer, et j’interrompis immédiatement<br />
ses cogitations.<br />
— Non, non, je ne suis pas Tyler. Je ne fais qu’aider une amie qui a un sérieux problème. Ce n’est pas