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Chapitre 17La trahison<br />

Je pense que je dus avoir l’air totalement sonné par<strong>ce</strong> qu’il me regarda avec sollicitude.<br />

— Vous allez bien, mon garçon ? demanda-t-il.<br />

— Oui, oui, merci. Mais... elle... elle avait la Mer<strong>ce</strong>des de Tyler ?<br />

Il sourit.<br />

— Ah, c’est ça ! Je savais bien que son propriétaire était un homme. Tyler Brandkel, bien sûr. Il a dû<br />

lui prêter, c’est vraiment un gentil garçon. Une voiture de <strong>ce</strong> prix, je ne la mettrais pas entre les mains<br />

d’une jeune fille, moi.<br />

Et il me tapota l’ép<strong>au</strong>le d’un air compli<strong>ce</strong>, très content de sa remarque stupide.<br />

Ma gorge se serra. J’avais envie de hurler. Et de mordre. Je ne comprenais plus rien.<br />

Je quittai le prof le plus poliment possible et filai vers le parking. Il n’y avait <strong>au</strong>cune Mer<strong>ce</strong>des.<br />

Katerina avait dû rentrer chez elle.<br />

Je forçai un Chuck récalcitrant à monter dans ma voiture et fonçai chez elle. Pendant tout le trajet,<br />

rongé par la jalousie et l’anxiété, je poussai la Batmobile à fond. Mon ange gardien était toujours avec<br />

moi, par<strong>ce</strong> que le moteur n’explosa pas en dépit de ses protestations, qu’il y avait peu de circulation et<br />

que les feux restaient <strong>au</strong> vert.<br />

Je pilai devant sa maison.<br />

La Mer<strong>ce</strong>des de Tyler était là. Chuck refusa de bouger de la voiture et montra les dents lorsque je<br />

voulus le tirer. Je renonçai. Les pièges à loup l’avaient refroidi. Ou alors, il ne voulait pas assister à ma<br />

discussion avec Katerina. Et vu son attitude, je n’en avais pas tellement envie moi-même.<br />

Je respirai à fond et marchai jusqu’<strong>au</strong> perron. Monter <strong>ce</strong>s quatre marches fut l’une des choses les plus<br />

difficiles de ma vie. Je pressentais une énorme catastrophe.<br />

Je sonnai.<br />

Personne ne répondit.<br />

Je sonnai encore.<br />

Silen<strong>ce</strong> total.<br />

Je commençais à m’énerver.<br />

— Ça va, Katerina, je sais que tu es là ! criai-je. Je n’y comprends rien. Qu’est-<strong>ce</strong> que je t’ai fait, bon<br />

sang ! Ma mère était malade et...<br />

La porte s’ouvrit si violemment qu’elle rebondit à l’intérieur. Katerina passa la moustiquaire comme

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