Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
privée, de Louis Brandkel. Tyler fut placé sur une civière, le médecin, un loup <strong>au</strong>ssi, lui fixa<br />
immédiatement une perfusion et l’<strong>au</strong>sculta sur pla<strong>ce</strong>, tandis que les <strong>au</strong>tres infirmiers loups, ainsi que<br />
<strong>ce</strong>rtains portant des uniformes de pompiers éloignaient les curieux.<br />
Tout <strong>ce</strong>la n’avait pas duré si longtemps, peut-être une demi-heure, mais j’avais l’impression<br />
d’émerger d’un c<strong>au</strong>chemar sans fin. J’étais presque surpris de voir que le soleil brillait toujours<br />
joyeusement.<br />
Et qu’une épaisse fumée s’échappait du labo, <strong>ce</strong>rné par des meutes de pompiers.<br />
Chuck, le corps encore tremblant, les yeux encore injectés de sang, se rapprocha de moi. On lui avait<br />
donné une couverture. Il me donna une tape dans le dos, je titubai un peu.<br />
— Alors, s’exclama-t-il, tu crois toujours que tu n’as pas besoin d’un garde du corps ?<br />
Je hochai la tête. Il avait bien mérité le compliment.<br />
— Merci Chuck. Sans toi, je serais sans doute mort. Et Tyler <strong>au</strong>ssi.<br />
— Tyler, je m’en fiche, clarifia-t-il en h<strong>au</strong>ssant les ép<strong>au</strong>les et, vu sa grima<strong>ce</strong> de douleur, en le<br />
regrettant. Mais pour toi, ah, je vais passer loup alpha dès qu’on rentre, ton grand-père sera content de<br />
voir que j’ai si bien rempli ma mission !<br />
— Ça va aller, dit soudain notre médecin en se redressant. Vous lui avez s<strong>au</strong>vé la vie, les garçons.<br />
Quelques minutes de plus et je ne pouvais plus rien faire. Je dois l’opérer, les viscères ne se sont pas<br />
remis correctement. Nous l’évacuons.<br />
— Attendez une minute !<br />
J’attrapai le téléphone dans la poche de Tyler. Cent vingt-trois appels en absen<strong>ce</strong>. J’appuyai sur la<br />
touche. Le téléphone sonna. Brandkel décrocha. Il resta silencieux. Je pouvais sentir sa fureur et son<br />
angoisse de là où j’étais.<br />
— Il est s<strong>au</strong>f, dis-je simplement.<br />
Il poussa un soupir si profond qu’il m’écorcha l’oreille.<br />
Puis il fit une chose simplement incroyable.<br />
— Merci, me dit-il.<br />
Et il raccrocha.<br />
Encore éberlué, je remis le téléphone dans la poche de Tyler. Une seconde après, <strong>ce</strong>lui de notre<br />
médecin sonnait. Je le vis se raidir lorsqu’il décrocha.<br />
— Oui monsieur, bien monsieur, à vos ordres monsieur.