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le cas, grand-père, qu’est-<strong>ce</strong> que tu <strong>au</strong>rais fait ?<br />
— D’elle ou d’une <strong>au</strong>tre, si elle est humaine, nous te l’avons interdit !<br />
C’était sa voix d’alpha. Je n’étais peut-être pas un loup, mais je sentis sa volonté peser contre la<br />
mienne, me dominant.<br />
Je fermai les yeux, sentant la rage monter comme une marée lourde et fumante. Je n’avais pas<br />
l’intention de la montrer, mais <strong>ce</strong> fut plus fort que moi. Elle sortit de moi, onde brûlante qui frappa mon<br />
grand-père <strong>au</strong> moment où je rouvris les yeux.<br />
Il se figea. Je vis que la bête en lui, excitée par ma rage, luttait pour émerger. Il ferma ses énormes<br />
poings et prit une profonde inspiration, bataillant pour ne pas se transformer. Je refusais de baisser les<br />
yeux. Même si son regard, l’éclat du doré s’ac<strong>ce</strong>ntuant brutalement, me montrait à quel point j’étais en<br />
danger.<br />
— Baisse les yeux, Indiana, dit-il d’une voix r<strong>au</strong>que. Si tu continues à me défier, mon loup risque de te<br />
s<strong>au</strong>ter à la gorge et <strong>ce</strong> n’est pas <strong>ce</strong> que je veux.<br />
Je voyais à quel point sa maîtrise était fragile. Je plantai mon regard dans le sien une dernière fois,<br />
pour bien lui faire comprendre que je ne cédais pas vraiment, puis baissai les yeux.<br />
Il soupira de soulagement et laissa la tension s’écouler de son corps comme de l’e<strong>au</strong>.<br />
— Tu ne peux pas défier un alpha comme tu viens de le faire et t’en tirer sans conséquen<strong>ce</strong>s, finit-il<br />
par dire.<br />
— Je n’ai défié personne, répondis-je cherchant à l’apaiser.<br />
— Mais tu es fou de rage contre moi. Contre nos lois.<br />
Je ne pouvais nier.<br />
— Oui.<br />
— Pourquoi ? Cela a-t-il un rapport avec <strong>ce</strong>tte O’hara ?<br />
Je fus prudent.<br />
— Elle. Les <strong>au</strong>tres. Mes amis humains.<br />
Il garda le silen<strong>ce</strong> un instant, digérant <strong>ce</strong> que j’avais dit. Puis sa senten<strong>ce</strong> tomba.<br />
— Nous ne faisons pas d’ex<strong>ce</strong>ption. Si tu vas trop loin avec une humaine, nous la tuerons. Si un humain<br />
en qui nous ne pouvons pas avoir confian<strong>ce</strong> apprend notre existen<strong>ce</strong>, alors nous le tuerons <strong>au</strong>ssi. C’est la<br />
loi.<br />
C’est alors que je le compris. Que je dé<strong>ce</strong>lai enfin <strong>ce</strong> qu’il y avait sous son infini respect de nos lois.<br />
Il avait peur. Il avait peur de me perdre. Moi, le fils de son fils. Il venait de me donner les clefs de ma<br />
liberté. Enfin <strong>au</strong> moins quelques-unes.<br />
Je refoulai ma rage et ma peur et expulsai mon absolue sincérité.<br />
— Si vous touchez l’un des humains que je fréquente, grand-père, n’importe lequel, alors vous me