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Chapitre 21Préparation au combat
Seamus regarda grand-père avec des yeux ronds tandis que ce dernier lui expliquait la structure de
commandement des loups. Et l’ancien système de hiérarchisation. Seamus frissonna.
— Mais vous êtes des humains ! balbutia-t-il, ébranlé. Pourquoi vous comporter comme des animaux ?
Grand-père soupira.
— C’est bien là toute l’ambiguïté de notre race, Seamus. Oui, nous sommes des humains, raison pour
laquelle notre meute a, petit à petit, fini par bannir les combats à mort pour leur préférer de paisibles
élections. Mais, de temps en temps, il y a des petits malins qui se souviennent du bon vieux temps où on
s’égorgeait pour un oui ou pour un non. Ces petits malins-là instrumentassent alors la loi pour agresser
ceux qui sont au-dessus d’eux. S’ils ne sont pas tués et qu’ils y parviennent, ils prennent leur place. Et
sont alors dans la position de leurs prédécesseurs. Au début, ils s’en fichent, ils sont forts, ils ont vaincu.
Puis, au fur et à mesure que le temps passe, que leurs articulations grincent et que l’hiver les fait grelotter,
ils trouvent que finalement, le système des élections est vraiment formidable. Jusqu’au petit malin suivant.
— Ah ! fit Seamus. Ce Brandkel est donc le petit malin du moment, c’est ça ?
— Exactement.
— Et vous n’êtes pas...
Il s’arrêta, incapable de formuler sa pensée sans paraître insultant.
— Inquiet ? sourit mon grand-père. Non, je ne le suis pas. Je suis fort. Bien plus qu’il ne le pense.
Bien que mon dernier combat date de plusieurs années, Louis ne m’a jamais vu me battre réellement. Et
depuis deux ans, j’ai repris mon entraînement. Avec Axel.
Je sursautai. Ah bon ? Je dévisageai mon grand-père, et à voir sa tête, cela n’avait pas été une partie
de plaisir. Axel me lança un clin d’œil. Grand-père l’intercepta, grogna puis continua :
— Brandkel a demandé des sauf-conduits pour tous ses loups, pour ses meutes alliées et pour ceux qui
ont également demandé des jugements.
— Vous les lui avez refusés ? supposa Seamus.
Grand-père le regarda, réprobateur.
— Et pourquoi les lui aurais-je refusés ? Il est accusé, pas forcément coupable. Non, j’ai autorisé leur
campement sur nos terres et dans les environs. Ils ont investi la moitié des hôtels à cent kilomètres à la
ronde. Avec ses alliés, ils doivent être un peu plus d’un millier.
Je comptai rapidement.
— Comme nous avec nos alliés.
Le regard de Seamus se troubla. Curieusement, il n’imaginait pas que nous serions si nombreux.
— Oui, nous sommes à égalité, confirma-t-il. Raison pour laquelle j’ai décrété que le ranch lui-même