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un truc qui fait hurler les artères avant même qu’on goûte la première bouchée, ne parvint pas à me<br />

dérider.<br />

Je passai une m<strong>au</strong>vaise nuit.<br />

Mais le lendemain matin, curieusement, j’étais de bonne humeur. Nanny avait fait des pancakes, je les<br />

noyai de miel, que je préférais <strong>au</strong> sirop d’érable, et je filai.<br />

A moi l’université !<br />

Si je n’étais pas le seul à posséder un rutilant 4x4, nous n’étions <strong>ce</strong>pendant pas si nombreux. Je sentis<br />

des yeux envieux se poser sur ma voiture et grognai. La prochaine fois, je viendrais moins tôt et me<br />

garerais plus loin.<br />

Le mal était fait. J’attrapai mon sac à dos et me dirigeai vers l’entrée.<br />

J’étais arrivé par l’avenue Arthur, je dus donc traverser l’Ovale, <strong>ce</strong> grand... ben, ovale... qui menait<br />

dans toutes les directions et surtout vers le bâtiment <strong>ce</strong>ntral de l’université. Il était joli, avec ses briques<br />

rouges, sa grande tour et son horloge. J’aimais bien <strong>au</strong>ssi que l’université soit entourée de deux collines,<br />

comme la ville qui était entourée de montagnes, avec le grand M blanc qui la surplombait.<br />

Tout <strong>au</strong>tour de moi, des tas d’étudiants riaient, gesticulaient, se bousculaient. J’étais complètement<br />

étourdi. Je n’étais pas le seul. Je pris tout à coup conscien<strong>ce</strong> que deux <strong>au</strong>tres personnes regardaient <strong>ce</strong>tte<br />

agitation avec le même étonnement.<br />

Un garçon, de mon âge, cost<strong>au</strong>d, <strong>au</strong>x yeux j<strong>au</strong>nes et <strong>au</strong>x cheveux clairs. Et une fille. Une fille...<br />

bizarre. Pas bizarre dans le genre moche, mais plutôt par ses vêtements, son visage. Ce qui me frappa, <strong>ce</strong><br />

furent d’abord ses yeux. Immenses. Ils lui mangeaient le visage. Vert d’e<strong>au</strong>, avec une pointe de gris<br />

comme si on y avait noyé un peu de tristesse, et des éclats d’or, pointes de soleil emprisonnées. Ensuite<br />

<strong>ce</strong> furent ses cheveux. Glorieux. Même les plus belles de nos louves, qui font très attention à leur criniè...<br />

euh, leur fourrure, n’en avaient pas d’<strong>au</strong>ssi longs, fournis et, apparemment, indisciplinés. Ils luttaient<br />

contre la contrainte d’un ridicule petit chape<strong>au</strong> j<strong>au</strong>ne perché tout en h<strong>au</strong>t du crâne. Sa pe<strong>au</strong> de por<strong>ce</strong>laine<br />

parfaite formait un étrange contraste avec <strong>ce</strong>tte masse noire et lustrée. Un nez droit, assez arrogant,<br />

pointait vers les gens, les défiant. Elle portait une superposition de fringues j<strong>au</strong>nes, noires et grises,<br />

élégamment. Je n’y connais rien en mode, mais c’était curieux, par<strong>ce</strong> que ça semblait disparate et pourtant<br />

l’ensemble réussissait le tour de for<strong>ce</strong> d’être harmonieux. Elle rencontra mon regard ébahi et sourit.<br />

Cela me frappa comme la foudre. Je me penchai et fis la chose la plus stupide du monde.<br />

Je la reniflai.

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