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Je me détournai, je cherchai quelqu’un du regard. Dans l’autre ambulance il y avait une personne et je
me précipitai. Katerina avait une poche de glace sur la tête et Loly se trouvait auprès d’elle. Le visage de
Chuck s’éclaira lorsqu’il vit Loly.
Mais ce fut surtout l’affection et le soulagement dans les yeux de Katerina qui me bouleversèrent. Je
m’agenouillai devant elle. Je feignis de ne rien savoir.
— Katerina, mais qu’est-ce qui s’est passé ?
Elle me toucha le visage, comme si elle n’arrivait pas à croire que je sois vivant. Elle frissonna en
voyant mes écorchures.
— Ils... ils viennent de me dire que tu allais bien, que Tyler était blessé.
Je la rassurai tout de suite.
— Il va s’en sortir et probablement sans séquelle. Je viens de voir le médecin.
C’était le verdict officiel, car une fois que l’organisme de Tyler commencerait à guérir, il serait sur
pied en quelques jours. Son médecin avait donc pour consigne de dire qu’il avait été légèrement blessé.
Katerina s’affaissa un peu, soulagée.
— Et toi ? Tu as été touchée par l’effondrement ? demandai-je innocemment.
Elle fit une grimace douloureuse.
— Rien d’aussi glorieux. J’étais en train d’aider à déblayer et tout à coup, pouf, plus rien. Lorsque je
me suis réveillée, Loly me disait que vous étiez saufs, mais que Tyler souffrait de plusieurs blessures.
Entre les deux, c’est le trou noir.
— Nous étions en train de dégager la ferraille, expliqua Loly avec un regard d’avertissement. Je n’ai
pas vu que Katerina se tenait derrière moi alors que je lui avais demandé de reculer dix fois au moins. Je
l’ai heurtée involontairement avec un bout de métal. Heureusement, c’était un bout lisse. Il l’a juste
assommée. Je suis tellement désolée !
Je lui adressai un sourire reconnaissant. Elle l’avait assommée, pas tuée.
Katerina agita vaguement fa main. Elle avait du mal à reprendre ses esprits.
— Non, non, ce n’est pas grave, ce n’est pas ta faute, c’est la mienne, tu vois, je n’ai rien, juste une
grosse bosse !
— Il faut quand même que vous veniez à l’hôpital, mademoiselle, dit gentiment l’ambulancier, nous
devons vérifier si vous n’avez pas une commotion cérébrale.
Katerina eut un faible sourire. Ses yeux gris-vert me détaillèrent.
— Je n’arrive pas à y croire, déclara-t-elle, dégoûtée, tu te fais écraser par trente tonnes de métal et
c’est moi qui vais à l’hôpital ? Je trouve ça horriblement injuste.
Je désignai les coupures un peu partout sur mon corps.
— Pas exactement indemne, je crois que je vais avoir besoin de quelques travaux de couture, moi