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étrangeté à sa condition de loup-garou.
Il fronça les sourcils.
— Mais alors ? L’autre ?
— C’était un semi. Un humain mordu par un vrai loup-garou. Ils ne peuvent pas se transformer en
loups, comme no... comme eux. Et la plupart d’entre eux sont des mangeurs de chair humaine, ce que les
vrais loups ne sont pas. Je suis désolé, Seamus, vous êtes tombé au beau milieu d’une guerre de meutes,
un conflit de pouvoir entre deux chefs, Louis Brandkel et mon grand-père, Karl Teller.
— Brandkel ? Comme le gamin à la Mercedes ? Celui qui nous a donné l’argent ?
— Oui.
Il rumina l’information. Je n’avais pas l’intention de lui dire que je savais qu’il avait tenté de me tuer,
puisqu’il était sensé me l’avoir avoué. Nanny et Chuck verraient tout de suite que j’avais menti.
— Il nous a utilisés, c’est ça ? Kat et moi ?
Je restai honnête.
— Tyler n’était pas au courant des manœuvres de son père. C’est Louis qui est responsable de tout
ceci.
— C’est un... un semi, comme vous avez dit, ce Louis ?
— Non, c’est un loup-garou, un vrai, pourquoi ?
— Parce que je n’ai jamais vu de vrai loup-garou avant ce soir, grogna-t-il tandis que sa caresse
s’arrêtait subitement. La seule chose que j’ai vu, c’était le copain du monstre mort là-bas !
Nanny et Chuck grognèrent de concert. Je faillis faire de même, de mécontentement. Je n’avais pas
réfléchi, trop embarqué par un tourbillon d’action pour réaliser.
— Louis Brandkel n’est pas venu lui-même, bien sûr ! Il a dû mordre ou faire mordre des humains
pour les transformer en semis, les a nourris avec les humains qui ont disparu, et les a utilisés pour monter
sa machination.
Chuck et Nanny reculèrent et se retransformèrent. Seamus détourna les yeux pendant qu’ils
s’habillaient.
— Alors nous avons un gros problème, annonça Nanny dès qu’elle fut présentable. Parce que nous
comptions sur vous pour dénoncer Louis lors du jugement. Nous pensions que vous l’aviez vu, lui, qu’il
s’était transformé devant vous et que vous pourriez le reconnaître et l’accuser. Zut !
— Quel jugement ?
— Nous n’avons pas le droit de révéler nos secrets aux humains et encore moins de les impliquer dans
nos complots, expliqua-t-elle. Celui qui fait cela est passible de mort, ainsi que l’humain qu’il a informé.
Nous avions l’intention de vous emmener devant notre assemblée afin que Louis soit condamné. Mais
apparemment il a bien caché ses traces. Il sera impossible de prouver qu’il est coupable.