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Chapitre 1Le meurtre<br />
Je vois la scène comme si j’y étais. Il y a un corps. Étendu. Ruisselant de sang, pe<strong>au</strong> lacérée, muscles<br />
sectionnés. L’une des jambes a été à moitié arrachée, on voit l’os brillant. Comme un zoom, mon regard<br />
horrifié remonte vers le visage. J’arrête de respirer. Je connais <strong>ce</strong>t homme.<br />
C’est le père de ma petite amie.<br />
Je m’avan<strong>ce</strong> vers lui pour lui venir en aide. Mais ma main traverse son corps. Je ne peux pas le<br />
toucher, je ne peux pas le s<strong>au</strong>ver.<br />
Je hurle.<br />
Et ça me réveille.<br />
S<strong>au</strong>f que je n’étais pas endormi. Je viens de voyager. Comment je le sais ? Par<strong>ce</strong> que mon corps se<br />
dématérialise lorsque je fais <strong>ce</strong>la et que je suis tout nu, mon bas de pyjama en dessous de moi.<br />
Merde, merde, merde ! Ce n’était donc pas un stupide c<strong>au</strong>chemar. Quelqu’un a attaqué Seamus, le<br />
père de Katerina. Je bondis vers mon téléphone. Il est quatre heures du matin. J’appelle le 911. En<br />
donnant l’adresse <strong>au</strong> secouriste, je mens en disant que le père de Kat m’a appelé. Le type m’assure que<br />
l’ambulan<strong>ce</strong> part tout de suite. Ensuite, je sors de ma chambre en courant.<br />
Je fon<strong>ce</strong> vers la chambre de Katerina. Elle est l’invitée de notre clan et on lui a donné une suite dans<br />
l’aile ouest. Le plus loin possible de la mienne. Ma famille m’énerve.<br />
En claquant la porte contre le mur, je la réveille et j’allume la lumière. Complètement éblouie, elle se<br />
redresse. Ses magnifiques cheveux noirs sont ébouriffés et ses p<strong>au</strong>pières papillonnent. Soudain, ses yeux<br />
vert-gris s’écarquillent et elle rougit. Son regard remonte vers mon visage et ne le quitte pas.<br />
— Indiana ?<br />
— Katerina, je suis désolé c’est...<br />
Elle m’interrompt fermement.<br />
— Y a-t-il une raison particulière pour que tu sois tout nu ?<br />
— Hein ?<br />
Je baisse les yeux et je les relève très vite. Oups, j’ai oublié. J’attrape un vêtement qui traînait et me<br />
couvre le... les trucs qui ont besoin d’être couverts. Puis je reprends.<br />
— Pardon, mais c’était vraiment urgent. Écoute, Katerina, ton père a été attaqué.<br />
Elle s’affole et se lève. Elle n’est pas nue mais porte une nuisette épouvantablement courte qui couvre<br />
à peine le h<strong>au</strong>t de ses longues jambes. En dépit de la situation, je dois me retenir pour ne pas baver.
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