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mauvaises nouvelles.
Il m’a dit qu’Indiana Teller, le garçon que ma fille fréquentait, était lui aussi un loup-garou. Tout
comme ses grands-parents. Qu’ils avaient tué ma famille. Il m’a dit qu’il me donnerait cinq cent mille
dollars si, pour me venger, j’acceptais de provoquer un accident. Au début, j’ai répondu que je refusais
de tuer le petit. Il m’a alors montré que ce n’était pas possible. Il s’est coupé devant moi. La blessure
s’est refermée. Il m’a dit qu’il suffirait de dévisser l’échafaudage en place dans l’université et que cela
donnerait une bonne leçon aux Teller. Leur ferait peur.
— Vous a-t-il dit pourquoi il voulait faire peur aux Teller ? demanda le procureur.
— Non.
— Rien du tout, aucune mention de quelque sorte que ce soit ?
— Non.
Le procureur eut une petite moue désabusée.
— Hum. Continuez, je vous prie.
Seamus obéit.
— Nous n’avions pas d’argent. Je n’avais aucun moyen de mettre Katerina à l’abri du besoin. J’ai
accepté.
Un grondement sourd retentit de nouveau. Les loups n’aimaient pas beaucoup qu’on attente à la vie de
l’un d’entre eux. Fût-il un non-loup comme moi.
Brandkel se mit devant Seamus.
— M’avez-vous déjà vu, humain ? Mon nom a-t-il été déjà évoqué devant vous ? Une seule fois ?
— Non, reconnut tranquillement Seamus. Jamais. Je n’ai vu les semis que...
Brandkel tressaillit.
— Les ? Vous voulez dire qu’ils étaient plusieurs ? Il n’y en avait pas qu’un seul ?
— Ils étaient trois. Enfin, c’est ce que m’a dit celui qui est venu me voir. Mais moi je n’en ai vu que
deux.
— Ah ? Alors je crois que tu as un vrai problème de sécurité, Karl, sourit Brandkel en se tournant vers
mon grand-père, parce qu’un loup a l’air de s’être amusé avec les humains sur ton territoire...
— Oui, répondit mon grand-père, le tout est de savoir quel loup et pourquoi. Mais le procureur a, je
crois, un peu trop l’habitude de travailler avec des humains. Il oublie que nous sommes des loups. Je vais
donc te poser la question directement et je vais écouter ton cœur, en dépit de ton pouvoir d’alpha, tu ne
pourras pas me mentir. As-tu essayé de tuer mon petit-fils ?
Soudain Brandkel tressaillit. Il sortit un téléphone de sa poche. Lu le SMS qu’on venait de lui
envoyer. Sa cicatrice se plissa d’une façon si horrible que je mis un moment à comprendre qu’il souriait
avec satisfaction. Il rangea le téléphone. Puis releva la tête et fixa l’assemblée des juges.