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Les deux gardes pivotèrent paniqués. Chuck frappa le premier si fort qu’il l’assomma, et mes deux
étoiles pleines de tue-loup qui se plantèrent dans la poitrine du second le dissuadèrent d’insister. Dave,
qui heureusement n’avait pas été trop blessé, vint vers moi sous sa forme humaine.
— Je le savais, je le sentais, dit-il d’une voix épaisse, je savais que notre alpha était encore vivant.
Quels sont les ordres ?
— Nous ne devons aucune allégeance à Brandkel. Il a tenté de tuer grand-père avec ses balles d’argent
avant de l’affronter. Grand-père a été affaibli par les impacts des balles ; en dépit de la protection de sa
robe, il avait probablement déjà plusieurs côtes cassées. On se replie donc déjà dans la maison, et on
essaie d’y arriver en un seul morceau. On verra ensuite en fonction du vainqueur.
Il opina. Nos loups nous entourèrent et nous protégèrent. Heureusement, les loups de Brandkel étaient
exactement dans la même situation que nous quelques minutes auparavant. Ils affrontaient un ennemi
supérieur non pas en nombre mais en puissance. Ils nous fichèrent la paix, bien trop occupés à essayer de
survivre à l’attaque sauvage de semis. Pourtant des corps de semis, foudroyés par des balles d’argent,
gisaient aussi un peu partout.
Pendant que le chaos s’amplifiait dans l’arène, notre faction se retirait en bon ordre, sous le
commandement de mon grand-père porté par Chuck. Le souffle court, car il souffrait beaucoup, grandpère
avait répété ce que j’avais dit, avec interdiction de se montrer hostiles envers les semis. Ce fut ce
qui nous sauva.
Ça et le fait qu’Axel et Brandkel se battaient avec une telle férocité que le loup renégat avait bien
autre chose à faire que de s’occuper de nous. Sous bonne garde, nous filâmes vers la maison. Voyant
notre retraite, plusieurs loups de Brandkel voulurent nous attaquer, mais à notre grande surprise, les
semis nous protégèrent.
Nota bene : me souvenir de remercier Axel quelques millions de fois.
En dépit de ses blessures, Dave me porta. Ce n’était peut-être pas très digne, mais je lui en fus
reconnaissant.
Une fois la porte refermée, grand-mère se précipita vers nous, le visage marbré par l’inquiétude.
— Que s’est-il passé ? J’ai entendu des hurlements effroyables. Qu’est-ce que font les semis sur notre
territoire ?
— Ils nous ont sauvés, grand-mère, répondis-je en me mordant la lèvre pour ne pas hurler de douleur.
Grand-père est blessé, Brandkel l’a vaincu. Et Tyler m’a cassé la jambe.
Elle ausculta rapidement grand-père pendant que je m’écroulai sur le sofa. Elle revint vite vers moi.
Une torsion qui me fit hurler et l’os était en place. Elle posa une attelle en métal et plastique gonflé qui
immobilisa ma jambe. Puis m’injecta un produit qui réduisit considérablement la douleur, avant de
nettoyer la plaie faite par les dents de Tyler. Son front se plissa lorsqu’elle vit la profondeur de la
blessure.
— Il t’a mordu, est-ce que... ?
— J’ai senti le venin. Ça m’a brûlé comme du feu, grand-mère.
— Mon Dieu, murmura-t-elle, j’espère que tu ne deviendras pas un semi, Indiana, ce serait une