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Alors, merci de lui avoir s<strong>au</strong>vé la vie <strong>au</strong> péril de la tienne. Tu <strong>au</strong>rais pu partir. Tu ne l’as pas fait. C’est<br />
bien, tu es courageux, mon garçon.<br />
J’étais surpris. J’avais imaginé be<strong>au</strong>coup de choses sur ma première confrontation avec Brandkel,<br />
<strong>ce</strong>rtainement pas qu’il soit <strong>au</strong>ssi amical. Et encore moins qu’il me remercie encore, alors qu’il l’avait<br />
déjà fait <strong>au</strong> téléphone. Que voulait-il montrer à mon grand-père ? Je me ressaisis. En fa<strong>ce</strong> de moi, j’avais<br />
un ennemi mortel qui ne ferait qu’une bouchée de ma famille s’il le pouvait. Grand-père me lança un<br />
regard d’avertissement « ne t’énerve pas, reste calme » et je souris, tout <strong>au</strong>ssi aimable que lui.<br />
— Monsieur Brandkel, c’est plutôt à moi de remercier votre fils de m’avoir s<strong>au</strong>vé la vie. Sans lui,<br />
j’<strong>au</strong>rais été écrasé sous <strong>ce</strong>t échaf<strong>au</strong>dage.<br />
— Ce que je ne comprends pas, fit-il pendant que Katerina nous écoutait avec une intense attention,<br />
c’est la raison pour laquelle tu es persuadé que c’est moi qui ai essayé de te tuer.<br />
Ah, bien essayé. Katerina hoqueta. Je sentis mon sourire se crisper. Et fus très prudent dans ma<br />
réponse.<br />
— Je crois, monsieur, que c’est justement la raison du jugement. Débattre de qui était derrière <strong>ce</strong>tte<br />
attaque et pourquoi, trouver qui a donné à des gens extérieurs à notre groupe des in<strong>format</strong>ions qu’ils<br />
n’avaient pas à savoir. Je ne suis pas qualifié pour émettre un quelconque avis à <strong>ce</strong> sujet. D’ici une demiheure,<br />
les choses seront <strong>ce</strong>rtainement clarifiées.<br />
Il me jeta un regard perçant, mécontent que j’aie évité son piège. Et le visage de Katerina vira <strong>au</strong><br />
verdâtre lorsqu’elle réalisa la gravité de la situation qui n’avait rien à voir avec <strong>ce</strong> qu’elle imaginait.<br />
— Eh bien, finit-il par conclure, je crois que nous sommes donc <strong>au</strong> complet, y compris la fille de<br />
l’humain qui m’accuse. Nous allons pouvoir... comment as-tu dit, mon garçon ? Ah oui ! « débattre » de<br />
tout <strong>ce</strong>la.<br />
Et il quitta la piè<strong>ce</strong>. L’un des deux ch<strong>au</strong>ves nous toisa une dernière fois avant de sortir. Et son regard<br />
de prédateur se fixa sur moi comme une promesse.<br />
— Jugement ? s’exclama Katerina dès que la porte fut close. Quel jugement ? Il a essayé de te tuer ?<br />
Indiana mais qu’est-<strong>ce</strong> qui se passe à la fin ? Et « la fille de l’humain qui l’accuse » ? Pourquoi a-t-il dit<br />
ça de <strong>ce</strong>tte façon ?<br />
Je regardai mon grand-père. Il approuva de la tête. Je respirai profondément. Je crois que <strong>ce</strong> fut l’un<br />
des moments de ma vie où j’eus le plus peur. Si elle me rejetait, je n’étais pas sûr d’arriver à y survivre.<br />
— Katerina, il v<strong>au</strong>t mieux que tu t’assoies.<br />
Elle me lança un regard agacé puis obéit. Je savais qu’elle m’appréciait be<strong>au</strong>coup, mais là je crois<br />
bien qu’elle <strong>au</strong>rait volontiers échangé ma carcasse contre quelques in<strong>format</strong>ions précises.<br />
— Nous...<br />
Ma voix dérailla et je toussai.<br />
— Nous... nous ne sommes pas exactement comme toi, Katerina. Nous... disons que nous avons des<br />
particularités physiques qui font de nous, ou plutôt de ma famille, une ra<strong>ce</strong> légèrement différente de la<br />
tienne.