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— Pardon, mais c’était un message urgent que j’attendais avec impatien<strong>ce</strong>. Donc, tu veux savoir si j’ai<br />
essayé de tuer ton petit-fils ?<br />
Il leva le bras et le rabaissa, comme pour saluer mon grand-père.<br />
— Essayé de tuer ton petit-fils ?<br />
Il déclara :<br />
— Mais oui, bien sûr !<br />
Et l’enfer se déchaîna.<br />
La moitié des loups présents dégaina des revolvers et tira sur nos gardes. Trois des juges tombèrent<br />
sous les balles d’argent, tandis que les trois <strong>au</strong>tres bondissaient <strong>au</strong>x côtés de Brandkel.<br />
Grand-père s’écroula, je hurlai et bondis. Mais presque <strong>au</strong>ssitôt mon grand-père se redressa, se tenant<br />
les côtes avec une grima<strong>ce</strong>. Il avait plusieurs côtes cassées à c<strong>au</strong>se des impacts de balles, mais était bien<br />
vivant.<br />
Lentement, les gardes se redressèrent également, à peu près indemnes. Le sourire triomphant de<br />
Brandkel se fana lorsqu’il leva les yeux vers mon grand-père, incrédule.<br />
Les yeux d’or de Karl flamboyèrent. Il était fou de rage. Lui qui avait tant travaillé pour inculquer le<br />
sens de la justi<strong>ce</strong> et de l’honneur à ses loups était trahi d’une insupportable façon. Voyant qu’ils<br />
n’arrivaient à rien et que les gardes vacillaient sous les chocs mais ne mourraient pas, les loups <strong>ce</strong>ssèrent<br />
le feu sur le signal de Brandkel.<br />
— Ainsi, c’était donc <strong>ce</strong>la, grogna mon grand-père, lorsque le bruit s’éteignit. Tu ne voulais pas un<br />
jugement, ou juste prendre ma pla<strong>ce</strong>. Tu voulais toute la meute pour toi et les tiens ! Vois-tu <strong>ce</strong> que tu<br />
viens de faire, Louis ?<br />
Mais Louis se fichait des paroles de grand-père. Lui, il voulait juste savoir pourquoi son plan, si bien<br />
préparé, ne fonctionnait pas comme prévu.<br />
— Ils sont morts, dit-il d’un ton dédaigneux en désignant les juges. Mais pas toi. Pourquoi ?<br />
Moi je savais pourquoi. Grand-père me l’avait révélé dans le secret de son bure<strong>au</strong>. La fameuse<br />
société Vouix, <strong>ce</strong>lle qui intéressait tellement maman quelques mois plus tôt, ne fabriquait pas un nouvel<br />
écran souple. Ils avaient trouvé bien mieux que <strong>ce</strong>la. Un matéri<strong>au</strong> si solide, si parfaitement indestructible<br />
qu’il faisait le plus parfait des gilets pare-balles, alors qu’il n’avait que quelques millimètres<br />
d’épaisseur. Sur la demande de ma mère lors de l’un de ses rares moments de lucidité, grand-mère avait<br />
lancé une OPA sur Vouix et l’avait rachetée. Ensuite, maman avait ordonné que soient tissés des<br />
vêtements et indiqua qui devait les porter et quand. Mais pas pourquoi, <strong>ce</strong> qui avait be<strong>au</strong>coup perturbé<br />
grand-mère. Nous avions la réponse à présent. Les robes rouges scintillantes de grand-père et des gardes<br />
étaient faites de <strong>ce</strong> nouve<strong>au</strong> matéri<strong>au</strong>. Qui venait de leur s<strong>au</strong>ver la vie. Maman savait que personne ne me<br />
viserait. Car elle n’avait pas fait confectionner de vêtement spécial pour moi.<br />
Du h<strong>au</strong>t de son trône, grand-père toisa Brandkel.<br />
— Je ne vais pas te révéler mes secrets, stupide louvete<strong>au</strong>, répondit-il avec dédain. Mais maintenant<br />
que tes loups se sont dévoilés, nous allons nous affronter, toi et moi, crocs contre crocs et nous verrons