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— Vous <strong>au</strong>ssi ? Vous êtes une de <strong>ce</strong>s cho... euh, semis ?<br />
— Oui. — Oh.<br />
Seamus le regarda comme s’il lui était poussé une seconde tête. Mon imposant ami le fixa<br />
méchamment et Seamus se détourna, soudain nettement plus inquiet qu’en montant dans la voiture. J’eus<br />
pitié de lui. Des deux, <strong>ce</strong> n’était <strong>ce</strong>rtainement pas Axel le plus dangereux pour lui, mais bien mon grandpère.<br />
Qui était resté silencieux pendant <strong>ce</strong> bref échange et précisa :<br />
— Seamus, nous allons assurer votre protection en échange de votre témoignage, mais contrairement à<br />
<strong>ce</strong> qu’a dit mon petit-fils à votre fille, vous n’allez pas rentrer en clinique de désintoxication. Vous allez<br />
passer en jugement. Afin que nous puissions évaluer le danger que vous représentez pour notre secret.<br />
Seamus le dévisagea.<br />
— Et si vous estimez que je suis un danger ?<br />
— Alors le danger sera éliminé, répondit-il paisiblement alors que la voiture s’immobilisait devant<br />
les doubles portes blindées défendant la nouvelle entrée de notre maison.<br />
Seamus eut un petit hoquet de stupeur, mais se garda de tout commentaire, à part une ferme<br />
déclaration.<br />
— Je n’ai plus l’intention de toucher une seule goutte d’alcool.<br />
— Bien, je pense que tout le monde en sera tout à fait soulagé, à commen<strong>ce</strong>r par votre fille, approuva<br />
mon grand-père tandis que la limousine redémarrait après avoir franchi le contrôle et glissait vers la<br />
maison.<br />
Grand-père sortit de la voiture qui venait de s’arrêter devant le perron. Grand-mère en des<strong>ce</strong>ndit<br />
vivement et m’étreignit comme si je m’étais absenté pendant les dix dernières années.<br />
— Nous vivons des temps troublés, mon petit, dit-elle. Je suis heureuse que tu sois là.<br />
— Moi <strong>au</strong>ssi, grand-mère. Comment vas-tu ?<br />
Elle renifla, le visage plissé d’inquiétude.<br />
— J’irais mieux si un imbécile arrogant n’avait pas décidé d’essayer de tuer mon mari.<br />
Oui, évidemment. Je hochai la tête. Elle accueillit Seamus avec élégan<strong>ce</strong> et l’ancien soldat se<br />
dandina, mal à l’aise devant ma lady de grand-mère. Elle sourit à Axel, qu’apparemment elle connaissait<br />
bien. Évidemment.<br />
La maison était en état de siège. Nos loups patrouillaient partout, vérifiant, surveillant. Louis<br />
Brandkel avait été installé avec deux de ses gardes dans l’une des suites <strong>au</strong> premier étage. Il était sous<br />
contrôle. Je grimaçai lorsque grand-mère m’apprit qu’il prendrait ses repas avec nous. Le jugement<br />
n’<strong>au</strong>rait pas lieu avant un jour et demi. Cela nous laissait trop de temps. Trop de temps loin de Katerina<br />
(que je me retenais d’appeler de toutes mes for<strong>ce</strong>s, attendant d’être un peu plus seul), trop de temps pour<br />
Louis et ses m<strong>au</strong>dits projets. Et en même temps, pas assez à mon goût pour que grand-père se prépare.<br />
Il y eut des tas de discussions, de débriefs et de trav<strong>au</strong>x de préparation. Nous avions <strong>au</strong>ssi des<br />
avocats. Et des procureurs. Leonardo Van Brin, <strong>ce</strong>lui qui devait accuser Louis Brandkel, était un loup