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III. VERS UNE POLITIQUE NATIONALE ANTI-GHETTO<br />
phénomène a frappé <strong>le</strong>s étrangers avant de toucher <strong>le</strong> reste de<br />
la société. Il illustre <strong>le</strong> désarroi qui frappe une part importante<br />
de nos contemporains dans <strong>le</strong>ur rapport au travail et qui pèse<br />
d’un poids considérab<strong>le</strong> dans <strong>le</strong> «problème urbain ». Sur la<br />
période 1973-1988, <strong>le</strong>s entreprises industriel<strong>le</strong>s ont<br />
réduit de 40 % <strong>le</strong> nombre d’étrangers dans <strong>le</strong>urs effectifs.<br />
Entre 1975 et 1990, <strong>le</strong> taux de chômage des étrangers<br />
a été multiplié par quatre. À la fin des années 90, près<br />
d’un jeune de moins de 25 ans d’origine étrangère (extraeuropéenne)<br />
sur deux est au chômage (47 %).<br />
En outre, résider en ZUS constitue en soi un handicap sur <strong>le</strong><br />
marché du travail. La probabilité de trouver un emploi, toutes<br />
choses éga<strong>le</strong>s par ail<strong>le</strong>urs, y est plus faib<strong>le</strong> et plus <strong>le</strong>nte<br />
qu’ail<strong>le</strong>urs 78 . Selon <strong>le</strong> ministre délégué à la Vil<strong>le</strong>, Jean-Louis<br />
Borloo, dans <strong>le</strong>s quartiers classés prioritaires par la Politique<br />
de la vil<strong>le</strong>, «<strong>le</strong> taux de chômage y serait 3 à 4 fois plus important<br />
que la moyenne des bassins d’emploi dans <strong>le</strong>squels ils se<br />
situent ». Les données du recensement de 1999 révè<strong>le</strong>nt aussi<br />
l’amp<strong>le</strong>ur du malaise. Le taux de chômage des jeunes résidant<br />
en ZUS serait de 38 % contre 23 % en moyenne, et la part de<br />
ceux qui n’ont jamais travaillé est <strong>le</strong> doub<strong>le</strong> de cel<strong>le</strong> des jeunes<br />
hors ZUS.<br />
Enfin, <strong>le</strong> chômage a partie liée au parcours scolaire des habitants<br />
de ZUS. Pratiquement 50 % des jeunes de 15 à 24 ans n’y<br />
poursuivent pas d’études contre 39 % en moyenne, et au final<br />
40 % des jeunes de plus de 15 ans vivant en ZUS sortent<br />
(78) Étude de Choffel et Delattre, 2002, In : Ségrégation urbaine et intégration<br />
socia<strong>le</strong>, rapport de J.-Paul Fitoussi, Eloi Laurent, Joël Maurice, Conseil d’Analyse<br />
Économique, 2003, pp. 8 à 15.<br />
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