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cafe63 - Café pédagogique

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Tribune : Les langues vivantes, le parent (très) pauvre de<br />

la nouvelle maquette du concours PE<br />

- Jeanny Prat -<br />

Le Projet de Loi n’était même pas encore voté2 que début mars le Ministère sortait / diffusait<br />

à l’interne / une nouvelle maquette de concours PE qui réduisait à la portion congrue, voire à<br />

néant pour certains champs disciplinaires, les volets didactique et pédagogique des épreuves,<br />

lesquels avaient été déjà largement réduits par la précédente réforme … qui ne date pourtant<br />

que de la session 2002-03. L’on se demande d’ailleurs ce qui peut bien nécessiter déjà une<br />

réforme de la réforme de ce concours.<br />

En l’espace d’un mois, un certain nombre de modifications de ce futur texte officiel sont déjà<br />

apparues3, on peut penser suite aux efforts de tel ou tel groupe de pression, heureusement de<br />

nature à rendre l’ensemble un peu plus cohérent4.<br />

On notera au passage que l’EPS a obtenu, elle, le rétablissement de quelque chose qui<br />

ressemble à un volet didactique et pédagogique.<br />

Mais - car il y a un mais - pas les langues vivantes.<br />

Pour elles, c’est « En arrière toute », pour reprendre le titre d’un édito du CRAP (19 nov<br />

2004, à propos du Projet de Loi, par Pierre MADIOT)<br />

Seule épreuve désormais à ne relever que de la seule performance individuelle dans son<br />

domaine (et pas n’importe lequel, une langue étrangère), de surcroît affectée du coefficient 1<br />

seulement – autant dire qu’il sera tout à fait possible de réussir le concours PE avec un résultat<br />

navrant à cette épreuve, et de se retrouver directement sur le terrain (par le biais de la liste<br />

complémentaire) l’année suivante à devoir assurer cet enseignement.<br />

D’autant plus « en arrière toute » que l'épreuve représente un revirement total par rapport à<br />

l'actuelle (qui ne date que de 2002-03, et basée, elle, sur « un document sonore ou audiovisuel<br />

authentique »), et un retour en arrière à même avant le début des IUFM - une épreuve digne<br />

des années 70s, au mieux : à partir d' "un texte d'une vingtaine de lignes", dont le candidat<br />

devra lire une partie à haute voix, rendre compte à l'oral au jury avec lequel s'engagera ensuite<br />

un échange. Un « texte » ! Même pas un document iconographique. Plus de document audio<br />

ou audio-visuel – incohérence majeure avec les nouveaux programmes de langue pour les<br />

lycées et ceux, actuellement en consultation, pour le collège – incohérence surtout avec les<br />

pratiques pédagogiques que ces PE devront mettre en œuvre dans les classes de primaire.<br />

Et bien sûr, c'est la seule épreuve désormais qui ne présente pas de partie didactique ...! Elle<br />

vient à nouveau renforcer l’idée, toujours si difficile à éradiquer, qu’il suffit de parler une<br />

langue pour l’enseigner : « Quel est le présupposé théorique qui justifie que la maîtrise d’une<br />

langue soit suffisante pour l’enseigner ? » 5<br />

Le Ministère n’en est visiblement plus à une contradiction près, pour aller vite, pour afficher

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