cafe63 - Café pédagogique
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Article pédagogique : Jean-Marc Turban : " Les listes de<br />
diffusion participent à l'autoformation des enseignants"<br />
- Jean-Marc Turban -<br />
Les listes de diffusion sont entrées dans le quotidien de nombreux enseignants. Pour eux elles<br />
sont devenues un lieu important d'information et même de formation. Jean-Marc Turban a<br />
étudié trois listes d'enseignants du primaire. Quelle est leur importance pour l'Ecole ?<br />
FJ>- Vous avez travaillé sur trois listes de diffusion de l'enseignement primaire, Listecol, la<br />
liste PMEV et la liste Freinet, qui toutes regroupent a total environ 2000 enseignants. Qu'est<br />
ce qui les motive à s'abonner et à participer à ces listes ?<br />
Les instituteurs et professeurs des écoles adoptent une liste de diffusion pédagogique du<br />
primaire essentiellement à des fins utilitaires. Ils en attendent diverses ressources<br />
pédagogiques, didactiques en lien direct avec leur activité professionnelle quotidienne (<br />
79,5% de réponses à une question à choix multiples ordonnés d'après mon enquête par<br />
questionnaire électronique). Confrontés à l'exercice d'un métier très prenant, les maîtres<br />
cherchent à gagner en efficacité, en temps, en profitant des idées, de l'expérience de collègues.<br />
Ils mettent, toutefois, l'accent sur le caractère coopératif de ces réseaux (58,4%). Caractère lié<br />
au média lui-même mais également à la subsistance de l'esprit de solidarité qui a accompagné<br />
le développement des réseaux de communication sur le net, ainsi qu'à l'éthique mutualiste si<br />
chère aux enseignants.<br />
Lieux de débat (45,7%), les listes constituent de véritables agoras virtuelles où se confrontent<br />
les orientations, les choix pédagogiques mais pas seulement. Une liste apporte également un<br />
soutien moral, de l'information générale, une ouverture sur d'autres horizons, mais ces<br />
motivations apparaissent nettement en retrait.<br />
Les motifs d'intervention les plus cités correspondent aux rôles attribués aux listes. 46,1% des<br />
enquêtés affirment participer pour donner une réponse, 35,6% pour poser une question, 33,8%<br />
pour débattre. L'analyse de contenu de 3 mois de communication (5112 messages) confirme<br />
ce déclaratif. Les trois principaux thèmes répertoriés sont : la pédagogie et la didactique<br />
(39,6%), l'administratif (18,5%), l'informatique (15,3%). Les intentions de communication<br />
prégnantes sont : répondre (47,3%), donner une opinion (23,4%), questionner (20,8%).<br />
FJ>- Il y a un vieux débat entre spécialistes pour savoir s'il s'agit de "communautés<br />
virtuelles" ou de simples groupes de circonstance. Vous parlez de "réseau socio-technique".<br />
Pourtant certaine sont des traits communautaires : par exemple une stabilité des<br />
participants,un statut associatif, des rencontres physiques, des objectifs avoués. Pourquoi pas<br />
"communauté " ?<br />
La notion de réseau socio-technique a le mérite, selon moi, de rendre compte à la fois du lien<br />
social qui unit les colistiers autour d'une préoccupation commune, "l'école primaire" dans le<br />
cas qui nous intéresse, et des moyens techniques permettant les échanges au sein de ce