54Le plagiatLa Commission <strong>de</strong> l‟éthique <strong>de</strong> la sci<strong>en</strong>ce <strong>et</strong> <strong>de</strong> la technologie Jeunesse du Québec (CEST jeunesse,2005) définit le plagiat comme « le fait <strong>de</strong> copier <strong>en</strong> tout ou <strong>en</strong> partie le cont<strong>en</strong>u d’une autre productiondans sa propre production sans <strong>en</strong> citer la source ». Alors que la tricherie vise surtout les contextes où lessources externes ne sont pas autorisées, le plagiat ou copiage s‟applique généralem<strong>en</strong>t dans le cadred‟un travail où l‟emploi d‟autres sources est permis, mais conditionnel à une attribution claire du crédit àl‟auteur original. Par exemple :• copier-coller <strong>de</strong>s extraits ou <strong>de</strong>s idées <strong>de</strong> quelqu‟un d‟autre dans son propre travail, sans i<strong>de</strong>ntifierclairem<strong>en</strong>t la source originale. Cela inclut :o donner <strong>de</strong>s informations incorrectes ou incomplètes sur la source;o ne pas prés<strong>en</strong>ter l‟extrait <strong>de</strong> façon à ce qu‟il soit clairem<strong>en</strong>t distingué du matériel original;o paraphraser ou assembler <strong>de</strong>s citations;o coller une traduction (Perreault, 2007);• réutiliser <strong>en</strong> son nom un travail fait par quelqu‟un d‟autre incluant :o la récupération <strong>de</strong> docum<strong>en</strong>ts <strong>en</strong> <strong>ligne</strong> ou la copie d‟un ouvrage imprimé;o la soumission du même travail par <strong>de</strong>s personnes ou groupes différ<strong>en</strong>ts;o l‟achat <strong>de</strong> travaux soit déjà rédigés 135 , soit préparés sur mesure 136 . King <strong>et</strong> autres (2009)cit<strong>en</strong>t à c<strong>et</strong> égard une étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> Scanlon <strong>et</strong> Neumann (2002) 137 auprès d‟étudiants <strong>de</strong>collèges américains. 6,3% d‟<strong>en</strong>tre eux adm<strong>et</strong>tai<strong>en</strong>t avoir recours quelquefois à <strong>de</strong>s« usines à essais » (paper mill), 2.8% le faisai<strong>en</strong>t fréquemm<strong>en</strong>t.Même lorsque les sources sont correctem<strong>en</strong>t citées, il peut y avoir plagiat, par exemple si l‟utilisateur :• excè<strong>de</strong> les conditions d‟utilisation fixées par l‟auteur <strong>et</strong> par les lois s‟appliquant au droit d‟auteur;• constitue un travail ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> citations d‟une ou <strong>de</strong> quelques sources, même i<strong>de</strong>ntifiées,sans apport significatif <strong>de</strong> sa part.Le site Plagiarism 138 , considérant que les termes copie <strong>et</strong> emprunt minimis<strong>en</strong>t la gravité <strong>de</strong> la chose,résume : ”plagiarism is an act of fraud. It involves both stealing someone else's work and lying about itafterward”.Des définitions <strong>de</strong> l’Université Saint-Paul<strong>Les</strong> Règlem<strong>en</strong>ts scolaires affér<strong>en</strong>ts aux étu<strong>de</strong>s supérieures <strong>de</strong> l‟Université Saint-Paul d‟Ottawa définiss<strong>en</strong>t <strong>en</strong> détailla frau<strong>de</strong> <strong>et</strong> le plagiat. En voici <strong>de</strong>s extraits :« • Frau<strong>de</strong>Définition: Est considéré comme frau<strong>de</strong> scolaire tout acte, commis par un étudiant qui peut avoir pour résultat lafalsification <strong>de</strong> son évaluation scolaire ou <strong>de</strong> celle d’un autre étudiant. Sans restreindre la généralité <strong>de</strong> c<strong>et</strong>tedéfinition, il y a frau<strong>de</strong> scolaire lorsqu’un étudiant se livre à l’un <strong>de</strong>s actes suivants :a. comm<strong>et</strong> un plagiat ou triche, <strong>de</strong> quelque façon que ce soit;b. rem<strong>et</strong> un travail dont il n’est pas, <strong>en</strong> tout ou <strong>en</strong> partie, l’auteur, exception faite <strong>de</strong>s citations <strong>et</strong> référ<strong>en</strong>cesdûm<strong>en</strong>t indiquées. Un tel travail compr<strong>en</strong>d un <strong>de</strong>voir écrit, une dissertation, un test, un exam<strong>en</strong>, un rapport<strong>de</strong> recherche <strong>et</strong> une thèse, que ce travail soit prés<strong>en</strong>té par écrit, oralem<strong>en</strong>t, ou sous une autre forme;c. prés<strong>en</strong>te <strong>de</strong>s <strong>données</strong> <strong>de</strong> recherche qui ont été falsifiées ou inv<strong>en</strong>tées <strong>de</strong> quelque façon que ce soit;d. falsifie, <strong>en</strong> l’attribuant à une source inv<strong>en</strong>tée, un énoncé ou une référ<strong>en</strong>ce;e. prés<strong>en</strong>te, sans autorisation écrite préalable <strong>de</strong>s professeurs intéressés ou <strong>de</strong> l’unité scolaire ou <strong>de</strong>s unitésscolaires intéressées, le même travail ou une partie importante d’un même travail dans plus d’un cours, ouune thèse ou un autre travail déjà prés<strong>en</strong>té ailleurs;f. falsifie une évaluation scolaire ou la dénature, utilise une pièce justificative d’un dossier scolaire qui a étécontrefaite ou falsifiée, ou <strong>en</strong> facilite l’utilisation;g. <strong>en</strong>trepr<strong>en</strong>d toute autre action aux fins <strong>de</strong> falsifier une évaluation scolaire• PlagiatOn considère comme étant du plagiat les actes qui suiv<strong>en</strong>t :• prés<strong>en</strong>ter comme étant si<strong>en</strong> le travail d’autrui;• utiliser un ou <strong>de</strong>s fragm<strong>en</strong>ts du travail d’autrui sans le m<strong>en</strong>tionner;• paraphraser <strong>de</strong>s extraits d’un texte appart<strong>en</strong>ant à autrui sans le spécifier;• repr<strong>en</strong>dre d’autrui <strong>et</strong> prés<strong>en</strong>ter comme si<strong>en</strong>ne une idée forte ».REFAD Pratiques <strong>et</strong> <strong>défis</strong> <strong>de</strong> l’évaluation <strong>en</strong> <strong>ligne</strong> 2011
55La fabrication, la contrefaçon <strong>et</strong> le sabotageFabrication <strong>et</strong> contrefaçon sont toutes <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>s falsifications. Dans le premier cas, la falsifications‟applique à <strong>de</strong>s <strong>données</strong>, par exemple à <strong>de</strong>s résultats <strong>de</strong> recherche, ou à <strong>de</strong>s référ<strong>en</strong>ces. Dans lesecond, elle s‟applique à <strong>de</strong>s docum<strong>en</strong>ts officiels, par exemple <strong>de</strong>s relevés <strong>de</strong> notes ou <strong>de</strong>s diplômes(CCA, 2010). Le sabotage consiste principalem<strong>en</strong>t à empêcher l‟accès à <strong>de</strong>s ressources qui pourrai<strong>en</strong>têtre utiles à l‟appr<strong>en</strong>tissage ou à l‟évaluation.Comme le sou<strong>ligne</strong> clairem<strong>en</strong>t la définition <strong>de</strong> Hard <strong>et</strong> autres (2006), comme celle <strong>de</strong> l‟Université Saint-Paul, la malhonnêt<strong>et</strong>é scolaire s‟applique tant à celui qui <strong>en</strong> bénéficie qu‟à ses complices (providing orreceiving). L‟<strong>en</strong>quête <strong>de</strong> Stuber-McEw<strong>en</strong> <strong>et</strong> autres (2009) montre que c<strong>et</strong>te complicité (aiding andab<strong>et</strong>ting) serait la forme la plus courante <strong>de</strong> malhonnêt<strong>et</strong>é scolaire. Or, elle n‟est pas toujours reconnuecomme plagiat ou tricherie, particulièrem<strong>en</strong>t par les étudiants. Soulignons aussi que les différ<strong>en</strong>tes formes<strong>de</strong> malhonnêt<strong>et</strong>é scolaire peuv<strong>en</strong>t être volontaires ou non, préméditées ou pas.<strong>Les</strong> pages qui suiv<strong>en</strong>t trait<strong>en</strong>t plus particulièrem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> plagiat <strong>et</strong> <strong>de</strong> tricherie. <strong>Les</strong> <strong>de</strong>ux mo<strong>de</strong>s serontgénéralem<strong>en</strong>t inclus sous les expressions <strong>de</strong> malhonnêt<strong>et</strong>é scolaire ou <strong>de</strong> tricherie, le terme <strong>de</strong> tricherieétant souv<strong>en</strong>t utilisé comme <strong>en</strong>globant le plagiat.3,12 La préval<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> la malhonnêt<strong>et</strong>é scolaireDe nombreuses étu<strong>de</strong>s ont étudié l‟ampleur du plagiat, le plus souv<strong>en</strong>t <strong>en</strong> se fondant sur l‟autodéclarationpar les étudiants dans <strong>de</strong>s <strong>en</strong>quêtes anonymes. De façon générale, elles conclu<strong>en</strong>t que :• Une forte majorité d’étudiants ont posé un geste malhonnête à un mom<strong>en</strong>t ou l‟autre <strong>de</strong> leurparcours.Par exemple : Daniel Peraya a prés<strong>en</strong>té à Montréal (Baril, 2009) les résultats d‟un sondageeffectué à l‟Université <strong>de</strong> Lyon <strong>en</strong> 2007 auprès <strong>de</strong> près <strong>de</strong> 1 200 répondants : « Du côté <strong>de</strong>sétudiants, seulem<strong>en</strong>t 27 % affirm<strong>en</strong>t ne jamais utiliser ce moy<strong>en</strong>; 59 % m<strong>en</strong>tionn<strong>en</strong>t que laproportion <strong>de</strong> texte copié sur Intern<strong>et</strong> représ<strong>en</strong>te <strong>en</strong>tre 1 <strong>et</strong> 25 % <strong>de</strong> leurs travaux; 13 % ypuiserai<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre le quart <strong>et</strong> les trois quarts <strong>de</strong> leurs «rédactions»; <strong>et</strong> 1 % reconnaiss<strong>en</strong>t copierplus <strong>de</strong> 75 % du cont<strong>en</strong>u <strong>de</strong> leurs travaux ».Au secondaire, Lamontagne (2010) résume les conclusions d‟une <strong>en</strong>quête m<strong>en</strong>ée auprès <strong>de</strong> 30000 étudiants <strong>de</strong> 100 écoles américaines 139 . Dans ce cas, 64 % <strong>de</strong>s jeunes disai<strong>en</strong>t avoir trichép<strong>en</strong>dant un exam<strong>en</strong>. Lanier (2006) fait état <strong>de</strong> la méta-analyse <strong>de</strong> Whitley (1998) 140 relevant, dans107 étu<strong>de</strong>s sur la malhonnêt<strong>et</strong>é scolaire d‟étudiants <strong>de</strong> collèges américains, une préval<strong>en</strong>cemoy<strong>en</strong>ne <strong>de</strong> 70%.Au Canada, le CCA cite la recherche <strong>de</strong> Hugues <strong>et</strong> McCabe (2006) réalisée auprès <strong>de</strong> presque20 000 étudiants <strong>et</strong> professeurs <strong>de</strong> onze établissem<strong>en</strong>ts postsecondaires 141 : « 73 % ont admisavoir commis au moins un acte <strong>de</strong> tricherie grave relativem<strong>en</strong>t à un travail écrit au secondaire, <strong>et</strong>58 % ont admis avoir commis au moins un acte <strong>de</strong> tricherie grave dans le cadre d'un test […]Parmi les étudiants au premier cycle, 53 % ont admis avoir commis un acte <strong>de</strong> tricherie gravedans le cadre d'un travail écrit, <strong>et</strong> 18 % dans le cadre d'un test. Aux cycles supérieurs, 35 % ontadmis avoir commis un acte <strong>de</strong> tricherie grave dans le cadre d'un travail écrit, mais seulem<strong>en</strong>t9 % dans le cadre d'un test ».L‟importance <strong>de</strong>s estimations peut varier considérablem<strong>en</strong>t selon les questions posées, lecontexte <strong>et</strong> les modalités <strong>de</strong> l‟<strong>en</strong>quête, particulièrem<strong>en</strong>t les précautions prises pour que lesautodéclarations soi<strong>en</strong>t les plus franches possible. Par exemple, Stuber-Mcew<strong>en</strong> <strong>et</strong> autres (2009)résum<strong>en</strong>t : “Dep<strong>en</strong>ding on the type of survey used, reported perc<strong>en</strong>tages of un<strong>de</strong>rgraduate andgraduate stu<strong>de</strong>nts who admit to having cheated has ranged from 9% to as high as 90% (Davis,Grover, Becker, & McGregor, 1992; G<strong>en</strong>ereux & McLeod, 1995; Maramark & Maline, 1993;Mecum, 2006; McCabe & Treviño, 1996; Smith, 2005; Stuber-McEw<strong>en</strong>, 2005; Stuber-McEw<strong>en</strong>,Wiseley, Masters, Smith, & Mecum, 2005). In some <strong>en</strong>vironm<strong>en</strong>ts, cheating has become socommon that stu<strong>de</strong>nts may not ev<strong>en</strong> view their behavior as dishonest (Cizek, 1999, 2003)”.REFAD Pratiques <strong>et</strong> <strong>défis</strong> <strong>de</strong> l’évaluation <strong>en</strong> <strong>ligne</strong> 2011
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